Le 33e degré. Du nombre à l’Être, de la structure au Principe

Le 33^e degré. Du nombre à l’Être, de la structure au Principe par Olivier Chebrou de Lespinats. Editions Cépaduès, 111 rue Nicolas Vauquelin, 31100 Toulouse.

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C’est dans le cadre du Rite Ecossais Ancien & accepté qu’Olivier Chebrou de Lespinats fait s’épanouir l’œuvre de Chevalerie. Dans son avant-propos, nous trouvons en gras et dans cet ordre ces mots : « hiérarchie, Temple, initiation, silence, Principe ». Ils font chemin, à la fois chemin d’écriture et chemin initiatique.

Pour repenser et retrouver l’essence de la hiérarchie spirituelle telle que l’échelle des trente-trois degrés du REAA la représente, il puise dans le soufisme les principes de Taçarrûf et Sulûk, pour exprimer l’ordonnancement qui se donne à voir et le mouvement intérieur, intime, d’ascension spirituelle, la structure et le chemin.

« Ce livre, dit-il, est une invitation à réconcilier la structure et la vie, à dépasser l’illusion d’une hiérarchie fermée pour découvrir une architecture initiatique vivante – un chemin du Soi vers le Monde, et du Monde vers le Principe. »

S’il explore plus particulièrement la symbolique et la connaissance explicite ou implicite du 33^e degré du REAA, c’est au sein de la triade du terminal formé par les trois derniers degrés du rite et dans la perspective du mouvement intrinsèque à l’ensemble de l’échelle des 33 degrés, en quête d’une axialité qui fonde, oriente et donne sens à cette structure.

Olivier Chebrou de Lespinats distingue trois ternaires au sein de cette hiérarchie de degrés : « Premier ternaire (1 à 3) : l’initiation opérative – bâtir l’homme ; Deuxième ternaire (4 à 30) : l’initiation spirituelle – protéger le sacré ; Troisième ternaire (31 à 33) : l’initiation sacerdotale – transmettre la lumière.

Se référant à plusieurs courants traditionnels, il rappelle l’essentiel : le corps est temple à réédifier dans « une stratification initiatique organique ». Il propose une méthode pour passer de la cérémonie extérieure à l’acte intérieur, accéder au Principe pour autoriser le retournement qu’il associe à une transfiguration. L’une des notions fondamentales abordées, il y en a beaucoup dans cet essai, est celle de rétroaction spirituelle : « le fait que l’initié accompli retourne à la base – non pas pour recommencer, mais pour réaccorder le fondement à la lumière du sommet. Il revient non comme élève mais comme source ».

La grande force de cet ouvrage est de donner corps et vie aux symboles qui, souvent, restent figés comme concepts. Le silence devient une matière tangible, à la fois matière à travailler et océan sur lequel naviguer. La Chevalerie n’est plus un vague idéal mais s’incarne comme art de vivre dans l’intensité de la conscience.

L’ouvrage, par sa profondeur métaphysique, les sources utilisées (voir la bibliographie), les références et les pistes proposées, s’adresse, au-delà du REAA, « aux chercheurs de vérité qui sentent que derrière chaque, rituel, chaque titre, chaque geste, se cache un appel silencieux à se transfigurer ».