De Notre-Dame de Paris à Abbadia. Héritages gothiques

De Notre-Dame de Paris à Abbadia. Héritages gothiques de Philippe Heckmann. Editions de la Rhune, 64310 Ascain.

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Philippe Heckmann, que nous connaissons notamment par ses contributions à la revue Matières à Penser, réalise un voyage philosophique et spirituel original de la cathédrale Notre-Dame de Paris, réédifiée, au surprenant château d’Abbadia en Pays Basque, en passant par la montagne basque d’Okabé et ses mystères.

Ce livre est aussi un hommage réussi à l’art gothique, qui débute dès les premiers mots de l’auteur :

« Qui saura qu’à l’origine, ce que désigne depuis la Renaissance le : Gothique, qualification péjorative connotée de barbarie, était en son temps l’Art français ?

Qui saura que ce style, unique, remarquable et magnifique, a grandi comme un organisme vivant, avec les lois du possible et de la nécessité, Vie conjuguant Nature et Culture ?

Qui saura que son inspiration remonte au platonicisme du 3^ème siècle, associé aux Mystères de la Chrétienté et plus largement encore à l’Egypte, à la Judée ?

Qui saura que son idéal en est la Lumière à la fois Spirituelle et Matérielle, et que son Principe est bien de révéler le Lumineux dans l’Obscur ? »

Le Gothique nous a laissé un héritage puissant qui peut continuer à nous enseigner pour peu que nous nous y intéressions. Outre le voyage dans les spécificités de l’art gothique, son ou ses symbolismes, les rapports traditionnels nombreux, réels ou rêvés, que nous pouvons y établir, Philippe Heckmann nous invite à nous replonger dans les mythes antiques, égyptiens et grecs notamment, comme dans la philosophie chrétienne en construction dans les premiers siècles du christianisme.

De nombreux détours viennent illustrer le propos de l’auteur. Ils font du livre à la fois un ouvrage très personnel et une découverte de nombreux épisodes ou anecdotes historiques.

La laïcité et la science sont aussi très présentes dans ce livre, à la fois comme garantie et comme approfondissement d’une déambulation qui peut ressembler à une errance.

C’est sans doute sur les pas de Xaro, personnage qui transforme l’essai en roman, que la dimension initiatique du livre, celle de la « Pierre-Esprit », apparaît de façon marquante, dégagée de la temporalité pour mieux retrouver le langage des pierres.