Cahier maçonnique de la petite maîtrise

Cahier maçonnique de la petite maîtrise de Meddy Viardot. Editions Cépaduès, 111 rue Nicolas Vauquelin, 31100 Toulouse.

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Voici un livre comme nous aimerions en découvrir davantage au sein de la littérature maçonnique qui ne fait souvent que du recyclage.

Ce petit livre est un beau témoignage de ce que permet l’initiation maçonnique dès lors que la matière maçonnique, considérable, est travaillée par une pensée libre hors d’un « maçonniquement correct » marécageux. En plaçant ses écrits sous le regard de Montaigne, Meddy Viardot nous rappelle qu’il convient d’accepter de voyager sur « l’océan du doute » pour trouver quelques îles de Connaissance.

En débutant par une incursion dans la Table d’Emeraude, il évoque l’orientation de la démarche maçonnique :

« Par conséquent, la Table d’Emeraude décrit en filigrane le principe même de la Franc-maçonnerie à savoir une éthique indéfinie du travail glorifié, éthique par laquelle le maçon parvient à basculer des ténèbres vers la lumière en agissant par son esprit actif sur la matière passive tel Hermès Trismégiste, dieu le père de l’alchimie. »

Meddy Viardot a saisi la finalité non-duelle de toute initiation. La coïncidence des opposés demande une alliance et une pensée renouvelées qui associent poésie et rigueur de la confrontation avec la matière. Son détour par le Palais Idéal du Facteur Cheval en témoigne.

Les sujets abordés : la morale maçonnique, le dialogue, les métaux, les symboles, Dieu ! le sont toujours avec la ferme détermination de rechercher la Vérité en sachant que celle-ci ne se livre jamais complètement.

« En somme, dit Meddy Viardot, j’aimerais conclure par les mots suivants que j’emprunte à Montaigne dans ses Essais, qui me semblent démontrer la nécessité pour le maçon, a fortiori le Maître Secret, de veiller à demeurer dans un devoir de recherche de la Vérité sans jamais considérer l’avoir atteinte, au risque de basculer dans la certitude alors synonyme de véritable ignorance et d’obscurité : « autant peut faire le sot celui qui dit vrai, que celui qui dit faux : car nous sommes sur la manière non sur la matière » (la bêtise n’est pas l’ignorance puisque soluble dans un apprentissage. La bêtise réside dans la certitude, car l’on devient hermétique à tout apprentissage). »

Meddy Viardot, en acceptant l’exploration du champ des incertitudes, des contradictions, des oppositions majeures et mineures, par les chemins buissonniers, donne force et vigueur à la démarche maçonnique et démontre avec simplicité, et c’est bien nécessaire, comment les loges peuvent encore répondre aux exigences de l’initiation.