La momie de Venise. Le culte du sang et la recherche de l’immortalité

La momie de Venise. Le culte du sang et la recherche de l’immortalité par Charly Samson. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

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Poète, auteur, chroniqueur, conférencier, chanteur… Charly Samson est peut-être avant tout un explorateur, un noble aventurier, d’une espèce d’êtres humains qui tend à disparaître, hélas.

Le sang, comme substance, comme énergie, comme symbole, joue un grand rôles dans de très nombreuses traditions, associé à plusieurs disciplines dont l’alchimie, la thérapie et la magie.

Le point de départ de la recherche, orientée en partie vers les voies d’immortalité mais aussi vers les voies de pouvoir, est « un tête à tête » avec une momie, conservée dans le monastère de San Lazzaro, sur l’île du même nom, face à Venise. Le Lion, ailé, de saint Marc a remplacé en apparence le Dragon antique qui ensanglantait la cité mais il est toujours présent pour qui est attentif.

C’est dans l’île-cimetière proche de la ville que saint Georges aurait terrassé ce dragon terrifiant, un étrange saint Georges qui conduit notre auteur sur des pistes osiriennes, vampiriques et autres. Les vampires ont opéré pendant des siècles à Venise selon les légendes de la cité. De nombreuses traces, partielles, souvent déformées de traditions d’immortalité diverses persistent, le plus souvent, il s’agit d’immortalité pour « durer » avec son lot de confusion comme celle entre sang alchimique et sang humain. Une magie du sang se développa à Venise, source possible des pratiques transylvaniennes de l’Ordre du Dragon.

Derrière les grands massacres que l’espèce humaine aime perpétrer, se cachent selon Charly Samson de puissantes forces occultes et destructrices. Il s’agit nous dit-il d’un « culte aux mille visages » d’où la science n’est pas absente, comme ce fut le cas avec le nazisme, entre autres. Une question très actuelle.

« Il est incontestable, nous dit-il, que le monde change et que nous vivons une période charnière, un nouveau passage vers on ne sait quoi… Les progrès des sciences de toutes sortes dans tous les domaines pourraient offrir l’entrée dans une ère de bonheur pour toute l’humanité : elle en a les moyens ! Le génie humain a plu fait progresser les sciences en un siècle qu’en un millénaire. Mais ces éléments positifs ne concernent que le matériel. Nous sommes réduits à constater que l’être humain n’a pas changé, au contraire. Des ambitions qui font rechercher encore et toujours les pouvoirs et les richesses, aux dépens des autres, font naître les dangers d’un renouveau catastrophique menant une fois de plus à la célébration du culte du sang. »

La démarche, très personnelle, de Charly Samson, met en évidence des faits, des liens, propose des questionnements qui demandent des approfondissements que le lecteur pourra réaliser s’il le souhaite. Et puis, il y a Venise, toujours aussi mystérieuse et qui nous appelle, encore et encore.