Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

 

Maîtrise maçonnique : l’exaltation, à quoi ça sert ? de Pierre Audureau. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

http://www.dervy-medicis.fr/

Pierre Audureau s’intéresse à un sujet peu traité, celui de l’exaltation en Franc-maçonnerie.

Le jeune Maître, ou le nouveau Maître, élevé ou reçu, selon les rites, exalté donc, confronté à la Mort, introduit à la recherche de la Parole Perdue, n’est pas à la fin d’un chemin mais bien au début d’une voie spirituelle.

Pierre Audureau commence par apporter quelques éléments de compréhension du grade de Maître portés par une cérémonie particulièrement riche et surprenante à bien des égards. Elle permet un saut initiatique « du passif (Apprenti et Compagnon) à l’actif (Maître) ».

« L’exaltation, écrit-il, va définitivement situer le jeune Maître sur la voie de l’Art Royal. Les grades qui suivront ne feront qu’en préciser le cheminement. »

Le Memento mori introduit par la cérémonie est définitif. C’est un changement de changement qui inaugure le réel processus initiatique.

Dans un souci pragmatique, Pierre Audureau présente les outils mis à disposition du nouveau Maître pour cette nouvelle dimension, qui peut donner le vertige, abordée avec une préparation toujours et nécessairement insuffisante.

Il définit les objectifs recherchés : l’approfondissement de la symbolique, le développement général d’une culture maçonnique et la construction d’une éthique personnelle. Pierre Audureau invite très légitimement au travail, un travail de longue haleine, un travail d’approfondissement permanent constitutif d’une forme de sagesse.

Les difficultés, les malaises, les décalages ressentis parfois, ne sont pas ignorés afin que le lecteur soit conscient des multiples causes qui produisent un vécu désagréable en loge.

« Comment concevoir un Maître heureux épanoui et exemplaire ? » se demande Pierre Audureau. Le temps investi, le temps long est un élément essentiel de la réponse :

« Une condition indispensable pour envisager un épanouissement est d’avoir déjà une expérience suffisante. Ne confondons pas l’enthousiasme des jeunes débutants avec le bonheur tranquille qui permet de s’épanouir. Par conséquent, un initié véritablement rayonnant a atteint le grade de Maître depuis un temps suffisant. En effet, l’esprit maçonnique est quelque chose de subtil. Pour éprouver une satisfaction profonde en pratiquant une activité aussi élaborée, il est nécessaire de la connaître en profondeur et de l’avoir pratiquée assez longtemps. Un Franc-maçon épanoui est, par la force des choses, une personne qui a suffisamment travaillé maçonniquement pour avoir compris l’essentiel de l’esprit maçonnique en connaissant les rituels, en les ayant médités et commentés. Elle a approfondi sa réflexion au point de bien se connaître, tout en acceptant ses défaillances et en travaillant pour les combattre. »

La Franc-maçonnerie est gradualiste. Elle a fait le choix d’un processus basé sur une intégration pas à pas des éléments initiatiques et sur un renforcement permanent de la fraternité. Tâches difficiles mais ô combien nobles.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :