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Divina Proportione de Luca Pacioli. Illustrations de Léonard de Vinci. Editions Amici Librorum.
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L’ouvrage célèbre du moine humaniste Luca Pacioli (1445 ? – 1514 ?) ou Fra Luca di Burgo, élève de Piero della Francesca (1416 ? – 1492), illustré par son ami et collaborateur Léonard de Vinci (1452 – 1519), fut élaboré à la fin du XIIIe siècle pour une première édition en 1509 chez Paganino Paganini à Venise. Des trois manuscrits originaux rédigés par Pacioli deux furent préservés et conservés, l’un à la bibliothèque de Genève, l’autre à la bibliothèque Ambrosienne de Milan.
Cette très belle réimpression anastasique du manuscrit de 1509 intéressera les bibliophiles et les chercheurs en mathématiques sacrées. L’ouvrage fait en effet référence sur le Nombre d’Or et les Volumes de Platon. L’expression « divine proportion » désignait alors le Nombre d’Or, ou section dorée, symbolisé par la lettre grecque Phi.
Alliant science mathématique et art, ce livre est fondamental pour de nombreuses disciplines, de la philosophie à l’architecture en passant par la topographie, la musique, l’astronomie, l’anatomie, projetant des principes, parfois métaphysiques, dans l’art visuel.
Lucia Pacioli a structuré son essai magistral en trois parties. La première traite du Nombre d’Or et des polyèdres réguliers. La deuxième porte sur des applications de la « divine proportion » à l’architecture et à l’anatomie, que nous retrouvons par exemple dans le dessin célèbre de Léonard de Vinci L’Homme de Vitruve réalisé avant le livre de Pacioli. La troisième et dernière partie est une traduction italienne de l’ouvrage de Piero della Francesca, De Quinque Corporibus Regularibus.
Les illustrations sont regroupées en deux parties, l’une de Pacioli concernant les lettres capitales, l’autre d’après des dessins de Léonard de Vinci qui rassemble de superbes figures géométriques en trois dimensions. Phi est très présent dans la peinture de Léonard de Vinci.
Au cours de sa vie, Luca Pacioli fit le lien entre théologie et mathématiques. Avant la Divina proportione, il avait déjà publié un important ouvrage intitulé Summa de arithmetica Geometria proportioni & proportionalita en 1494. L’ouvrage rassemblait de nombreuses connaissances venues de l’héritage arabe. Plus tard, il publia un commentaire et une traduction latine des Eléments d’Euclide. C’est Euclide qui donna la première définition du Nombre d’Or.
Divina proportione constitue le couronnement d’une vie consacrée à percer les secrets de l’univers. Si Dieu géométrise, Luca Pacioli a sans doute approché sa méthode.
Avec cette proportion, nous échappons à la symétrie dualiste pour accéder à une autre harmonie, dynamique et intégrative que suggère la spirale. Luca Pacioli insiste sur la dimension spirituelle et métaphysique du Nombre d’Or.
Illusion pour certains, trace de la Parole perdue pour d’autres, il est essentiel en tous les cas à l’approfondissement de la pensée.