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Marianne par Philippe Foussier. Collection Les symboles de notre histoire. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France. 

 http://www.dervy-medicis.fr/

Marie et Anne, la Vierge et sa mère, unies dans la sainteté, ont donné le prénom « Marianne », devenu symbole de la République française.

Depuis le 21 septembre 1792, quand la Convention nationale choisit, sans la nommer encore, « une femme vêtue à l’antique, debout, tenant dans la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien ou bonnet de la liberté, la gauche appuyée sur un faisceau d’armes, à ses pieds un gouvernail » pour représenter l’Etat et la République, Marianne a connu un parcours compliqué, semé d’embûches, tantôt oubliée, tantôt exaltée.

Les premiers bustes apparurent dans quelques mairies dès 1793 mais ce n’est que lentement que cette figure emblématique intéressera les arts. Pour que Marianne, comme symbole et comme nom s’impose, non sans contestations et rejets, il faudra attendre la fin du XIXe siècle.

Philippe Foussier, ancien Grand Maître du Grand Orient de France, journaliste à… Marianne, met en perspective son parcours chaotique mais persévérant en l’inscrivant dans les soubresauts de l’histoire républicaine et de ses aléas. Le Sud de la France lui sera plus favorable que le Nord. Les Marianne présenteront des différences selon les lieux et les orientations politiques.

« Selon les sensibilités politiques, précise l’auteur, on représente des Marianne tantôt en mouvement, affublées de symboles renvoyant à l’égalité, comme le niveau, et portant bonnet et cocarde tricolore, ou alors des Marianne au visage impassible, à qui la couronne de laurier, l’étoile ou les rayons solaires tiennent lieu de coiffe. Cette différence de tempérament politique se remarque encore aujourd’hui dans des mairies ou des régions aux sensibilités historiquement marquées. Il faut ici rappeler que la présence de Marianne dans une mairie n’est nullement obligatoire et qu’il n’en existe aucune représentation officielle ailleurs que sur les papiers à en-tête de la puissance publique, le cas échéant sur les timbres-poste et les pièces de monnaie. »

Au fil des pages, nous découvrons que nous connaissons bien mal cette Marianne, une et plusieurs, qui nous semble pourtant si familière.

La seconde partie de l’ouvrage, artistique, propose un choix d’œuvres significatives, depuis le premier sceau de la République de 1792 jusqu’à la superbe Marianne taguée de Christian Guémy, dit C215, de 2024, en passant, par exemple, par cette Marianne noire maçonnique attribuée, avec des doutes, au sculpteur toulousain Bernard Griffoul-Dorval (1788-1861). Réalisée en 1848 à la demande des loges toulousaines, elle marque la seconde abolition de l’esclavage.

Caricaturée par les ennemis de la République, Marianne résistera aux outrages pour resurgir en cinq Républiques, sous des atours différents mais toujours avec la même dignité.

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