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Paroles de Compagnons. boulangers, facteurs d’orgue, menuisiers, tailleurs de pierre par Sylvie & Rémi Boyer. Editions La Tarente, Mas Irisia, Chemin des Ravau, 13400 Aubagne.
L’ouvrage rassemble quarante entretiens conduits par Sylvie et Remi Boyer, introduits par Witold Zaniewicki, avec des Compagnons boulangers, facteurs d’orgue, menuisiers, tailleurs de pierre qui nous parlent de leurs vies, de leurs métiers, de leurs apprentissages, de leurs tours de France, de l’évolution des institutions compagnonniques, des femmes dans le Compagnonnage… de tout ce que leur a apporté le Compagnonnage.
Présentation par les auteurs :
« Boulangers, facteurs d’orgue, menuisiers ou tailleurs de pierre, ils sont avant tout Compagnons, peu importe de quelle société. A nos yeux, ils sont exemplaires, pourtant aucun d’entre eux ne prétend représenter davantage que lui-même. Ils nous parlent de leur chemin, toujours unique, d’une aventure individuelle, fraternelle, familiale, professionnelle et initiatique. Ils sont parfois inattendus. Toujours, leur parole est forte.
Nous souhaitons avec ce livre rappeler, à travers des rencontres d’amitié ou de hasard, combien, par leurs vies et leurs paroles, ou leurs silences, les Compagnons nous enseignent et nous éveillent. Comme l’a rappelé l’un d’eux, ils sont au monde de l’initiation ce que les abeilles sont à la nature. De leur état, de leur liberté, dépend la pérennité de l’initiation traditionnelle en ses multiples formes. Plus que tout autre courant traditionnel, le Compagnonnage est confronté à la double tension entre tradition et modernité (ou postmodernité) et entre initiation et éducation. Pour échapper au morcellement du monde, il doit sans cesse s’ajuster. Ces trois derniers siècles, il a connu tant d’épreuves pour toujours se relever qu’il ne fait aucun doute qu’il saura encore traverser les tempêtes de ce début de millénaire pour continuer à nous apprendre. Certes, nous ne saurions idéaliser le Compagnonnage qui n’échappe pas aux contradictions et vicissitudes humaines, rendues plus aigües par l’accélération prométhéenne autodestructrice du monde actuel, toutefois la rencontre inévitable de la matière nous rectifie et nous oriente vers notre véritable nature. »
Gardons-nous de fatiguer le lecteur en des dissertations inutiles qui n’auraient d’autres conséquences que celle de déflorer le charme nouveau et quelque peu mystique qui se dégagera certainement d’une bien vieille chose. Notre but quoique modeste, ne sera pas sans attraits, il vise surtout à conserver aux générations futures le souvenir de certaines traditions populaires qui s’éteignent. Il serait regrettable de laisser dans l’ombre l’histoire des associations secrètes ouvrières de France et de l’étranger et qui ne sont que très vaguement connues, sous leur titre de Compagnonnage.
Abel Boyer