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La voie rapide de Râmana Maharshi. Editions Accarias L’Originel, 3 allée des Œillets, 40230 Saint Geours de Maremne.
https://originel-accarias.com/
Patrick Mandala assure la présentation, la traduction et l’appareil de notes des trois textes de Râmana Maharshi rassemblés sous le titre de La voie rapide, ou voie directe. Nous sommes dans l’essence des voies non-duelles.
Le premier texte date de 1912. Il s’intitule The Talks with Râmana Mahârshi. C’est une traduction de la première version, parmi plusieurs existantes, qui fut choisie pour ce livre.
« Ce sont des satsang, précise Patrick Mandala, ici des entretiens que « D » eut avec le Mahârshi à partir de 1912 – date à laquelle Râmana vivait vraisemblablement dans la grotte de Virupaksha. (…) Ces satsang furent, en général, transcrits en tamoul, mélangés parfois avec quelques mots d’anglais et de sanskrit.
C’est un résumé magistral de la voie rapide et non-duelle, de la pratique, des questionnements, de l’investigation et de « l’arme-mantra redoutable et tranchante » qu’est le « Qui suis-je ? » et que le Sage manie ici en maître incontesté. »
Le deuxième texte est un ensemble d’aphorismes, de sûtras, intitulé Guru Vâchaka Kovai, « La guirlande des Paroles du Gourou ». Ces paroles brèves du Maître furent recueillies par Srî Muruganâr, très proche disciple de Râmana Maharshi. Le texte est composé de trois mouvements : engagement dans la quête, pratique, expérience de libération. Il condense une métaphysique pleinement aboutie au quotidien.
« Il est dit que l’essence de l’enseignement
Tel qu’il est donné dans toutes les Upanishads, est celui-ci :
quand, par la mort de l’ego, le Soi est réalisé
comme étant le même que la Suprême Conscience,
alors là, demeure le Soi qui est pure Conscience. »
« Il est dit que l’Eveillé « connaît toute chose »
Comment est-ce possible ?
Dans l’Etat d’être le Soi,
qui est appelé « libération »,
qu’y a-t-il à connaître ? »
Le troisième texte rassemble des satsang avec Râmana Maharshi. L’investigation très subtile dans laquelle Maharshi conduit ses interlocuteurs, souvent érudits eux-mêmes, est tout à fait remarquable. Exemple :
« N. : C’est l’intellect qui guide, ordonne et contrôle les pensées. Ainsi est-il supérieur aux pensées issues du mental.
R. : Oui. Ainsi l’intellect, buddhi, sera-t-il considéré comme une enveloppe intérieure [kosha], une sorte de cœur pour le mental. Pouvez-vous découvrir un autre noyau intérieur pour lequel cet intellect est une enveloppe extérieure ?
N. : Ma pensée ne peut pénétrer dans une région aussi mystérieuse…
R. : Pourquoi ? Même maintenant, vous l’avez pénétré, depuis que vous avez dit « mon mental ». Vous avez inclus vos pensées et votre intellect dans le terme « mon esprit », n’est-ce pas ?
N. : Oui.
R. : Quand vous dites « mon intellect », quelle est la relation entre vous et ces intellects ? N’est-ce pas celui d’un propriétaire et de sa propriété ? »
N. : Oui, peut-être, mais mon intellect ne parvient pas à le comprendre.
R. : Pour vous, l’intellect est-il la même chose à tout moment, ou pour vous et pour tous les autres ? »
Cet extrait ne doit pas laisser penser qu’il existe une « méthode Râmana Maharshi ». La liberté caractérise aussi les multiples façons qu’il met en œuvre pour permettre à son interlocuteur de se reconnaître comme conscience totale. Parfois, il semble tourner autour du sujet, proposant divers regards, d’autres fois, il transperce toutes les formes, y compris ces propres paroles.
Ce livre relève du kairos.