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Les Constitutions de Roberts (1722). Un Ancien Devoir au temps des Constitutions d’Anderson par Jules Mérias. Editions Symbolon, 44 rue Rouelle, 75015 Paris.

https://www.symbolon.fr/

Les Constitutions d’Anderson qui marquent une étape décisive dans l’histoire de l’institution maçonnique désignent deux éditions : The Constitutions of the Free-Masons, 5723 (1723) et The New book of the Constitutions of the Ancient and Honorable Fraternity of Free and Accepted Masons, 5738 (1738). Mais, elles apparaissent comme une réponse à un autre texte, les Constitutions de Roberts publié dès 1722.

Dans ce livre, nous trouvons le fac-similé de la brochure de 1722, premier Ancien Devoir maçonnique imprimé connu, et sa traduction. Jules Mérias replace cette édition dans le contexte maçonnique de l’époque et analyse les doctrines des deux constitutions, Roberts et Anderson.

Le texte obéit à la structure traditionnelle des Anciens Devoirs. Il est composé de deux parties, une histoire légendaire et un ensemble réglementaire. Les deux partie sont séparées par une phrase latine, « conformément à l’usage des Anciens Devoirs » précise Jules Mérias, phrase qui évoque le serment sur la Bible. La doctrine est clairement chrétienne et se rattache à l’Eglise anglicane.

Jules Mérias note des emprunts non signalés d’Anderson au texte de Roberts, mais aussi des différences. Si nous retrouvons une structure identique, la phrase latine, elle, a disparu. La partie réglementaire est beaucoup plus importante. « En maçonnerie spéculative, on fait beaucoup plus de règlements qu’en maçonnerie opérative » observe Jules Mérias. Cette observation mériterait de longs développements, elle signifie, entre autres, que la perte de l’opérativité, qui rectifie par elle-même, contraint à la mise en place d’un cadre censé suppléer l’absence de confrontation à la matière. Les Constitutions d’Anderson, comme celles de Roberts, comme les Anciens Devoirs des opératifs, s’inscrivent dans le judéo-christianisme, avec des nuances.

« Les trois interdits de l’idolâtrie, de l’immoralité, de l’effusion de sang, conclut Jules Mérias, sont ce sur quoi les trois religions du Livre sont d’accord. C’est bien une religion universelle. Grâce à cette soumission aux trois grands articles de Noé, la Franc-maçonnerie judéo-chrétienne de la Grande Loge de Londres, annonçait son caractère latudinaire et pouvait recevoir des frères de toutes confessions chrétiennes mais aussi de religions autres que chrétiennes, comme des Juifs. C’était impossible à la maçonnerie des ouvriers stuartistes restés fidèles aux Anciens Devoirs divulgués par les Constitutions de Roberts et dont l’exigence fondamentale était que les maçons soient chrétiens, parce que leur grande affaire était de construire des églises. »

Nous voyons que l’influence doctrinale de ces deux constitutions a des prolongements jusqu’à nos jours dans certains questionnements, positionnements et débats.

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