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L’arbre gnostique suivi du Manuel préparatoire et de Constitution et Règlements de l’Eglise Gnostique par Synésius. Léonce Fabre des Essarts. Editions Amici Librorum.
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Léonce Fabre des Essarts (Tau Synésius) succéda en 1896 à Jules Doinel (Valentin II) à la tête de l’Eglise Gnostique que ce dernier avait fondée ou restaurée en 1890. Ils ont ainsi inauguré le complexe réseau des églises gnostiques qui poursuit ses activités en ce début de siècle. Dans ce courant, nous retrouvons de grandes figures de la scène ésotérique dont Papus, Sédir, Chamuel, René Guénon, Jean Bricaud, Constant Chevillon, plus près de nous, Robert Ambelain ou Armand Toussaint…
Fabre des Essarts réorganisera l’Eglise pour lui donner une plus grande stabilité. Proche des milieux occultistes et initiatiques de l’époque, l’église s’adresse d’abord aux membres d’organisations comme l’Ordre martiniste.
Ce livre rassemble trois textes : tout d’abord L’arbre gnostique publié par Chamuel en 1899, puis le Manuel préparatoire publié en 1913 par la Maison Française d’Editions et enfin le document intitulé Constitution et règlements de l’Eglise Gnostique votés par le Concile de Toulouse de 1903, trois textes aux objectifs différents mais complémentaires.
Voilà comment Synésius justifie le premier texte, répondant ainsi au reproche fait à l’Eglise Gnostique de ne point avoir de doctrine cohérente.
« Dans ces quelques pages nous avons réuni les exposés sommaires de tous les systèmes gnostiques depuis les origines jusqu’à l’époque actuelle, assuré que c’était l’unique moyen de faire éclater l’indiscutable unité de notre Foi. Pour mener à bien ce travail, nous avons consulté avec la même impartialité les apologistes et les adversaires. Ajoutons que ce sont ces derniers qui nous ont fourni la plus grande matière. On sait d’ailleurs combien limité est le nombre des écrits gnostiques… »
Depuis, bien des textes gnostiques furent mis au jour. Le texte de Synésius synthétise les différents mouvements gnostiques qui étaient identifiés à l’époque et retrace la genèse de l’Eglise Gnostique et de l’Ordre de la Colombe et du Paraclet qui lui fut associé. Il rappelle aussi que dans cette Eglise, les femmes ont accès au sacerdoce :
« La femme est l’égale de l’homme, le parhèdre indiscutable de la Syzygie anthropomorphique, et comme telle elle a le droit d’exercer la plénitude du sacerdoce et par ainsi, le vase d’infirmité, dont parle l’Eglise catholique, devient le vase d’élection de la Gnose ! »
Le bref Manuel préparatoire s’adresse aux néophytes. Il rassemble les fondamentaux doctrinaux de l’Eglise et pose le principe de l’initiation gnostique.
Enfin les Constitution et règlements de l’Eglise Gnostique posent le cadre théorique et organisationnel de l’Eglise, depuis la nature de cette initiation gnostique jusqu’à l’organisation territoriale des diaconies.
Le rassemblement de ses trois textes fondateurs permet de cerner avec exactitude l’esprit qui animèrent Doinel, Fabre et les premiers acteurs de l’Eglise. Leur vision, fort méritoire, est assez éloignée de celles de beaucoup d’églises gnostiques contemporaines.