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Le Cri de la Terre. Les solutions de l’écologie spirituelle. Ouvrage collectif. Editions Le Courrier du Livre, 27 rue des Grands Augustins, 75006 Paris.

www.editions-tredaniel.com

 

Des femmes et des hommes de diverses traditions et cultures se sont rassemblés pour contribuer à cet ouvrage qui veut contribuer à l’émergence d’un nouveau paradigme écologique : Thich Nhat Hanh, Joanna Macy, Vandana Shiva, Sandra Ingerman, Chef Oren Lyons, Thomas Berry, Chef Tamale Bwoya, Winona LaDuke, Wendell Berry, Bill Plotkin, Satish Kumar, etc.

Les textes des vingt-trois invités auquel s’ajoute Matthieu Ricard, préfacier, sont volontairement courts. Ils visent l’essentiel qui est pour chacun d’entre eux la restauration de notre rapport conscient avec la nature sacrée du vivant. S’il est difficile de dire exactement quand nous avons rompu l’alliance indispensable avec la nature, il est aisé de comprendre que sa restauration est une exigence. Une vision purement techniciste à la crise écologique actuelle se heurtera aux esprits avides et fermés décisionnaires. Les solutions ne sont pas que techniques, elles résident pour une grande part dans de nouveaux arts de vivre à construire dans une reconnaissance des interdépendances et des transversalités à l’œuvre dans le vivant.

 

Face au déclin de la nature, une transformation est nécessaire et elle ne peut être sans la reconnaissance de sa dimension spirituelle et un engagement puissant.

« La transformation de notre esprit, remarque Matthieu Ricard, et de nos attitudes vis-à-vis de nos semblables, des autres animaux et de notre environnement n’est pas chose aisée. Notre propre esprit peut être notre meilleur ami, comme notre pire ennemi. Il est aussi expert à nous endormir dans le cocon d’une spiritualité égocentrée.

Dans le cas de nos relations à notre environnement naturel, la spiritualité consiste à prendre conscience de l’interdépendance de toutes choses, puis à engendrer une bienveillance inconditionnelle pour tous les êtres sensibles. La sagesse et le discernement doivent ensuite nous montrer la meilleure marche à suivre pour prendre soin des autres et du monde. »

 

Comme Thomas Berry l’affirme, c’est maintenant une question de survie. Il s’agit de notre intérêt commun. Si certains croient pouvoir s’en sortir grâce à leurs moyens financiers, ils sont dans l’illusion.

Le Chef Oren Lyons nous donne l’orientation :

« Dans les préoccupations et dans les combats que nous affrontons comme peuple commun, comme êtres humains, comme espèce, nous devons nous réunir et nous devons faire des choses comme ce que nous faisons maintenant : rencontre, partage, apprentissage. Tout se résume à la volonté, qui est dans votre cœur.  Le peuple indien a survécu jusqu’à maintenant parce que nous avons une forte volonté. Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que nous devrions être assimilés. Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que nous devrions abandonner notre manière de vivre... »

 

La véritable mondialisation est spirituelle et respectueuse des particularismes des peuples qui sont autant de richesses. Il ne s’agit pas d’une spiritualité béate mais d’une spiritualité active. Sandra Ingerman parle de « principes de médecine pour la Terre ». Shepali Patel précise les chemins :

« L’agriculture et l’élevage sont dans une position spécifique pour mener la révolution loin de la dualité et des systèmes qui la soutiennent – cette avidité qui soutient le « moi » au-dessus du « vous », ou nos pensées qui opposent la science à la spiritualité, la terre à l’esprit, ou la préservation au progrès. »

« Comment répondons-nous à une telle crise cachée ? demande Llewellyn Vaughan-Lee. Comment pouvons-nous nous éveiller de notre rêve d’oubli ? Si nous sentons que quelque chose de profond dans notre être, et dans l’être du monde, est en déséquilibre, nous pouvons écouter. Nous pouvons alors entendre le cri du monde, son appel vers nous. Ce n’est pas seulement l’appel de la création physique alors que son écosystème est en train d’être détruit, mais le cri de l’âme du monde, l’angoisse de l’anima mundi qui sent que sa substance sacrée est épuisée, que sa lumière s’éteint. »

 

Il n’y a pas de révolution extérieure sans révolution intérieure. Compter seulement sur la technologie est une faute. La technologie a sa place dans cette révolution mais seulement au service d’une vie intérieure reconquise en harmonie avec l’environnement naturel.

Par ce livre qui vise à remettre le monde en équilibre, les différents contributeurs insistent sur le fait de se relier à notre véritable nature pour se relier à la nature elle-même. Comprendre l’aspect sacramentel des semences ou la fonction sacrée et secrète de l’eau demande toujours de descendre toujours plus profondément en soi-même afin d’apprendre à apprendre de la nature elle-même qui n’a jamais cessé de nous enseigner.

 

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