Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sadou Czapka

 

 


Solstice
de Sadou Czapka, collection Pour un Ciel désert, Editions Rafael de Surtis.

        L’écriture est liquide. L’encre est tantôt noire, tantôt rouge comme le sang, mais toujours luisante, reflets d’espoir.

        C’est le troisième titre de Sadou Czapka, après Les Oiseaux Conquis, publié en 2000 et Dédales d’aube en 2003 tous les deux à l’Atelier de l’agneau.

        Le temps qui fuit et pourtant demeure, le corps qui cherche à se dresser entre terre et ciel, la quête incertaine de soi, la béance, la blessure, la révolte, l’identité, sont quelques–uns des chemins investis avec talent par Sadou. L’élégance des mots déploie des images vivantes. Certaines poésies demeurent dans l’abstraction, elles s’offrent à l’analyse, la poésie de Sadou se déverse dans la chair, sans violence, mais avec insistance.

 

        Il n’est pas trop tard, le temps se dérobe, il ne fait pas de promesses, le commencement oppresse.

 

        Ils se tiennent ainsi faisant face à l’effroi des heures jusqu’à ce que l’aube perce.

 

        Dehors, il s’est mis à pleuvoir, puis une onde de lumière sur la porte a redessiné son corps.

 

        Elle se sentait en dehors de tout, bien que prête à tout, nue, tendrement égarée.

 

        ̋  Laisse couler ta salive ̋   lui dit l’ange, ̏ ceux qui disent peuvent se retenir aux bords humides de leur mémoire ̋, elle n’a jamais vu d’ombre se tenir ainsi, face au vide.

 

        Mais la pomme tombe, se fracasse, se fracture, s’ouvre, ouvre sa bouche de pomme, lumière au coeur pailleté, morsure éraflée, juteuse, venue du jour quand se lève l’arc.

 

        Prendre le poids, la pomme sur la dent, retenir son sucre au fond du palais.

 

        Tourne la pomme, comme dans sa tête la chanson douce, on se demande parfois comment les pieds font pour tenir encore au sol.

 

        Visages mordus, ancrés de plein fouet sur la peau rouge, épaisse, comme se tendent les mâts des hommes, éclaboussent les cheveux, les lèvres, les genoux.

 

        Elle coule, s’enfonce, tête, buste, jambes, des myriades retentissent comme les clochettes des sirènes d’une fable oubliée.

 

        ̋  Donnez-moi du pain, je vous donnerai des cris suraigus, à en mourir au soleil, brise ce bout de pomme séché, poussière de terre.  ̋ 

 

Editions Rafael de Surtis, 7 rue saint-Michel, 81170 Cordes sur Ciel.

 

Tag(s) : #Poésie
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :