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Le Souffle sous le Sceau du Secret par Michel Chiambretto, Editions Le Mercure Dauphinois.
Ruah, Pneuma, Spiritus, Chi, Ki, Prana, Ruh…, le « souffle » est toujours présent au cœur des traditions orientales comme occidentales. Il est, sous une forme grossière ou au contraire très subtile, engagé dans toutes les pratiques traditionnelles et la clé de toute opérativité.
Cet essai, déambulation dans le monde du « souffle », a pour ambition d’aider le cherchant à reconsidérer sa pratique spirituelle à travers la présence ou l’action du « souffle » et de la rendre ainsi réellement vivante.
Après avoir rappelé les écueils, les faux-semblants et les artifices qui ruinent le monde prétendument initiatique, l’auteur invite à une pragmatique du « souffle » qui commence par la reconnaissance de nos propres conditionnements qui voilent l’être en son essence. Reconnaître l’apparaître, l’opacité, c’est se donner la possibilité de le traverser.
Le symbolisme n’échappe pas aux conditionnements culturels traditionnels, aux interprétations toutes faites qui tuent le symbole. Michel Chiambretto propose au lecteur « d’écouter le profond sans prédéfinition en amont ».
Sa propre expérience le conduit, avec justesse, à distinguer deux dimensions du religieux, le statique et le dynamique que l’on peut rapprocher de l’exotérique et de l’ésotérique. L’aspect formel statique est un autre conditionnement que le conditionnement profane, il structure, régule, accumule les savoirs, oriente. Il ne libère pas. La dimension dynamique tend toujours vers le non-dualisme d’une manière plus ou moins marquée selon les courants, c’est-à-dire vers ce que l’auteur indique comme le « profond ». Cela implique une « déconstruction », un « défaire », un lâcher-prise.
« L’intériorité dont nous parlons, précise Michel Chiambretto, ne s’obtient pas, contrairement à ce qu’il est très souvent inculqué, par la lecture et relecture des textes sacrés, ou bien en respectant une doctrine formelle et en accomplissant des rites définis, mais au contraire à travers une dissolution de sa présence après que sa dimension sensible ait été exacerbée au niveau de la conscience.
Ce paradoxe, lié à l’évolution du « souffle en soi » et de sa relation avec le « souffle indifférencié » (primordial ou universel), ne peut être compris que par l’expérience. »
L’auteur présente ensuite différents outils qui sont des « entrées » vers le travail du « souffle » : attention, prière, son, mouvement, respiration… Il met en garde contre une distinction, voire une opposition entre ces outils, qui tous visent à « l’effacement ».
« L’essence même de la conscience du « souffle » se retrouve dans la prière, tout comme dans la méditation, la forme de travail de par sa subtilité étant plus difficile d’approche dans les deux cas. On pourrait dire que les outils de conduite du « souffle » permettent une approche plus progressive de l’« ainséité », la prière et la méditation oeuvrant plus vers l’« immédiateté », mais vouloir différencier les outils nous paraît être une erreur.
Dans tous les cas, avec le temps, le « souffle » pourra devenir présent dans chaque action, chaque pensée, chaque perception. En un mot le « souffle » deviendra « esprit », l’« esprit » sera « souffle », le « souffle » sera conscience, un nouvel « état d’être ». »
Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble, France.