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Du rêve éveillé au rêve lucide de Christian M. Bouchet, Editions Le Mercure dauphinois.
Christian M. Bouchet conduit des recherches universitaires sur le rêve lucide depuis 1981. Ses recherches ont débouché sur une thèse d’Etat ès lettres et sciences humaines.
Ses recherches croisent un thème essentiel au domaine traditionnel celui du rêve lucide, « le rêve de sommeil au cours duquel le rêveur sait qu’il rêve ».
« En 1981, dit-il, lorsque j’ai commencé mes recherches sur le rêve lucide, la plupart de mes interlocuteurs ignoraient jusqu’à l’existence de la conscience de rêver. Plus encore, l’idée leur paraissait contradictoire. Être conscient que l’on rêve au cours du rêve de sommeil, m’objectait-on, était tout simplement impossible ; sans doute s’agissait-il d’une sorte d’illusion rétrospective, ou d’un rêve dans un rêve, ou alors le rêveur était sans le savoir à moitié réveillé. A cette époque, les conceptions admises sur le rêve l’emportaient sur les expériences qui les invalidaient. »
Christian M. Bouchet eut le mérite de construire un programme de recherches en constituant des groupes de rêveurs lucides. Ces groupes d’onironautes, explorateurs des mondes oniriques, connurent un entraînement spécifique par des exercices conscientiels particuliers souvent ludiques.
« Les exercices proposés ne devraient pas être astreignants, ne serait-ce que parce que le rêve éveillé est déjà une pratique souterraine, un processus en cours, sur laquelle il suffit de se « brancher ». Le travail du rêveur, dans son ensemble, relève donc surtout de l’observation, du développement d’une certaine qualité de vigilance intérieure. On comprendra dès lors pourquoi les exercices qui mènent à la lucidité relèvent plus du jeu que du travail : si le rêve lucide ouvre à la liberté, ainsi en va-t-il des pratiques qui le déclenchent – et aussi des informations qui mènent à ces pratiques. »
Christian M. Bouchet écarte trois écueils, « La transformation d’une définition descriptive en définition normative – La réduction du rêve au critère extérieur permettant de le repérer – l’oubli du point de départ : l’expérience du rêveur. » pour traiter des niveaux oniriques, du temps inversé, du rêve éveillé conscientiel, des conditions favorables au rêve éveillé, des concentrations sensorielles, du déroulement du rêve éveillé, de ses qualités, de ses degrés de profondeur, de ses modalités, de la différenciation entre rêve éveillé thérapeutique et rêve éveillé conscientiel…
« J’ai ainsi pu constater que le rêve éveillé qui, spontanément, prend un tour thérapeutique entraîne des modifications spectaculaires sur le psychisme du sujet en une seule séance. »
« Le rêve éveillé conscientiel permet au rêveur de s’évader d’un contexte quotidien trop étroit en lui donnant accès à un environnement perceptif qui tend à se rapprocher de la netteté et de la précision de celui de l’état de veille – et même à les dépasser par moments. »
Dans le rêve éveillé thérapeutique, le contenu est important puisqu’il permettra le recadrage thérapeutique. Dans le rêve éveillé conscientiel, c’est moins le contenu que le mode d’apparaître et le degré d’approfondissement qui priment. Cependant la distinction entre les deux n’est pas nette.
Christian M. Boucher propose au lecteur une méthodologie qui ne fige pas dans un format imposé. Il synthétise les méthodes proposées en un parcours basé sur l’expérience soutenue de ses équipes, parcours que chacun peut s’approprier et adapter à sa propre expérience.
Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble, France.