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La danse des femmes de Rosina-Fawzia Al-Rawi, Editions Almora.

La danse orientale est à la mode. Au-delà d’un exotisme de passage, ce phénomène traduit un besoin de restauration de l’alliance avec le corps et d’une spiritualité non institutionnalisée, laïque, d’un retour à soi qui ne passe ni par les mots ni par les concepts.

Pythagore insistait déjà sur l’importance de la danse. Rosina-Fawzia Al-Rawi, alors enfant, fut initiée à la danse par sa grand-mère qui lui transmit le sens profond de la danse partagé par les femmes du Moyen-Orient. Son témoignage, à la fois originale et d’une certaine universalité, fait écho à d’autres expériences traditionnelles en d’autres temps et d’autres lieux.

Rosina-Fawzia Al-Rawi étudie d’abord largement la place et la fonction de la danse en lien avec la féminité dans les principales traditions du monde. L’Orient et Occident ont en effet pu faire de la danse, selon les circonstances, une célébration, une prière, une recherche de liberté, un temps d’extase, un moyen de libération, un acte politique…

La danse, alliance renouvelée en et par la femme de l’instinctif et de l’intuitif,  apparaît comme un mode naturel de communication, de communion, avec le monde et avec soi-même. D’abord sacrée, elle devint profane, sans perdre pour autant sa fonction cathartique. Echo ou manifestation du ventre, de la sexualité, du mystère de la vie, la danse fut aussi réprimée ou cantonnée par les sociétés patriarcales et les religions dont la première préoccupation est de contrôler ou contraindre les femmes. « Il n’est pas impossible que la danse du ventre soit à ce point taboue parce qu’elle permet l’union de la féminité et de la spiritualité. » se demande l’auteur. La danse libère. Elle est donc salutairement subversive.

« Pour connaître son cœur, il faut commencer par se détourner du mental et se concentrer totalement sur le mouvement. C’est en pensant en sentiments et en sensations, en images, en se libérant de la rigidité des mots que l’on développe la capacité de penser par soi-même. ces deux approches différentes font s’ouvrir un monde de possibilités nouvelles.

Les mouvements de la danse du ventre permettent à la femme de comprendre et de faire l’expérience d’un rythme naturel. Dans cette danse, elle fait voler ses membres autour du centre de son corps, autour du nombril du monde, emportant son bassin dans les flots mouvants d’un rythme ancestral au-delà de la civilisation humaine. Nous dansons pour atteindre une union avec un rythme qui nous a précédés et sera encore là lorsque nous ne serons plus.

La danse permet à l’être humain de transcender ses limites, accédant à un univers de grandes pensées baignées du désir de transformation où la majesté du moi authentique est reconnue. Quand il danse chaque être humain devient ancien, universel. L’extase naturelle induite par la danse l’emmène au-delà de son isolement et du sentiment de séparation, métamorphosant la goutte d’eau en fleuve. La danse est assurément le chemin le plus court d’unité avec le divin. »

Chemin d’individuation, voie spirituelle, expérience de libération, vecteur de réconciliation, avec soi-même, l’autre et le monde, la danse, par le mouvement, restaure de la permanence au beau milieu de nos éphémères.

La seconde partie de l’ouvrage est plus technique et détaille le sens et la fonction interne des gestes de la danse orientale qui sont une exaltation de la féminité. La danseuse, explorant toutes les dimensions de son corps, dénoue les fils de sa féminité, à l’écoute de la mémoire et de la sagesse du corps. La danse est joie.

Editions Almora, 51 rue Orfila, 75020 Paris, France.

www.almora.fr

 

Tag(s) : #Tradition
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