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La Pierre Brute par Olivier Doignon, collection Les Symboles Maçonniques, MdV Editeur.

« La pierre fondamentale, directement issue du trône de l’architecte de smondes possède un caractère principiel et ne se manifeste qu’en se dédoublant en  pierre brute et en pierre cubique, qui sont deux expressions de la pierre, deux approches de l’origine, deux approches indissociables, sans lesquelles la perception de l’origine ne serait pas possible. »

Olivier Doignon explore les origines et les multiples dimensions de ce mythe à travers les traditions de l’Ancienne Egypte, de la Grèce et des Hébreux, avant de s’intéresser à sa force symbolique et au sens opératif qui en découle.

Il s’emploie ensuite à dépasser les antinomies, notamment l’opposition matière-esprit pour approcher l’indifférencié originel. Stéphane Lupasco, Jamblique, Jung viennent soutenir ce principe de traversée de l’apparaître des dualités vers l’Un et la reconnaissance de la fonction duelle créatrice.

Olivier Doignon aborde également la question du rapport au temps. On oublie trop souvent que ce rapport détermine la posture ajustée de l’initiable puis de l’initié. Ce rapport est finalement la seule mesure fiable de la qualité du travail initiatique.

« La pierre brute est l’instant absolu ; elle est porteuse du déroulement de cet instant, qui s’inscrit dans un temps sacré selon un rituel très précis. La pierre brute contient l’origine et la fin des temps que l’on concrétise à travers ce vecteur qu’est l’être humain. »

Tout au long de l’ouvrage, l’ajustement, comme pratique initiatique essentielle, est présent à travers le propos,  une pratique porteuse de l’opérativité recherchée.

« Il advient, en effet, un moment lors du parcours de la voie, où l’Apprenti porte un coup juste, accomplit un acte qui modifie et provoque un changement fondamental de l’être. En général, ce coup n’est pas porté de la manière qu’il imaginait au début de sa quête, car il y a eu changement de regard. Mais il faut un travail acharné pour y parvenir, et c’est pourquoi l’apprentissage doit être long, durer plusieurs années, et certainement pas une année, voire moins, comme il en va généralement en Franc-maçonnerie. Tant qu’on est un corps étranger à la pierre, on n’est pas en communion avec elle. Puis, peu à peu, la sensibilité s’éveille et on entre en fraternité avec elle ; on  lui parle, on lui pose les bonnes questions pour qu’elle réponde, car, dans notre tradition, les bâtisseurs travaillent sur une pierre pour la rendre parlante, et se mettre en rapport avec le Verbe créateur. »

En nous mettant en garde contre le rapport aristotélicien entretenu par le langage avec le monde, l’auteur rappelle la supériorité de l’expérience sur la représentation de celle-ci. Le procès initiatique exige une non-identification à l’objet, la reconnaissance de l’intervalle entre sujet et objet.

Tag(s) : #Tradition
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