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La Fleur de Lys par Pierre Mollier. Collection Les symboles de notre histoire. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
Nous associons volontiers, et non sans raison, la fleur de lys à la royauté française et chrétienne, mais le symbole est fort complexe. Pierre Mollier nous permet de mieux comprendre son histoire et ses fonctions traditionnelles.
Son origine est toujours discutée, iris des marais, fer de lance gaulois, simple motif stylisé d’élévation ?
« Ce motif stylisé, indique Pierre Mollier, avec un élément central un peu proéminent flanqué de deux autres latéraux obéit sans doute d’abord à une logique graphique, une sorte de désir naturel d’élévation et de symétrie. Là réside peut-être l’origine réelle du symbole sur lequel aurait ensuite été superposée toute une série d’interprétations. Notre fleur de lys serait donc à la fois fer de lance pointant vers le ciel, symbole de la force et de l’autorité, et lys, symbole de la majesté et de la pureté. »
Mais, avant la fleur de lys, nous découvrons l’aigrette trifide chez des empereurs romains ou byzantins qui l’arborent sur leurs diadèmes et couronnes comme marque possible d’élection divine. Nous la retrouverons plus tard chez Charlemagne, sa forme se rapproche alors de la fleur de lys qui s’impose de plus en plus dans l’iconographie chrétienne. Le lys deviendra symbole royal avec les Capétiens sous l’influence de Suger et Bernard de Clairvaux. Nous la retrouverons alors fréquemment dans les blasons, jusqu’en Angleterre. Elle se glissera même dans le sceau du Grand Orient de France en 1774. Après la monarchie, la fleur de lys poursuit son chemin dans l’héraldique municipale, par exemple dans les armoiries de Lille.
Comme toujours, dans cette collection très soignée, la deuxième partie de l’ouvrage rassemble un choix commenté d’iconographies superbes. Parmi elles, nous retrouvons l’écu d’or de Saint Louis mais aussi le florin frappé à Florence en 1325 car la fleur de lys est aussi l’emblème de Florence.
« La Révolution française et ses suites, conclut Pierre Mollier, semblaient l’avoir progressivement balayée de notre espace public. Mais, le temps ayant fait son œuvre, elle semble être comme ressortie des profondeurs de l’identité des territoires. L’héraldique municipale a été un véritable conservatoire de la fleur de lys. Apparue dans le haut Moyen Âge des premiers Capétiens, après des siècles de fastes et quelques décennies de tumultes, elle refleurit aujourd’hui sur les blasons et dans la vie quotidienne des grandes, moyennes et petites villes de France. »