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A l’école de Jean Klein. Entretiens de Ludovic Fontaine avec Eric Baret, Francis Lucille et Jean-Marc Mantel. Collection Enseignements spirituels contemporains dirigée par José Le Roy. Editions Almora, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

www.editions-tredaniel.com/

Ludovic Fontaine échange avec trois enseignants qui se situent dans le courant non-dualiste de Jean Klein (1912-1998) qui fut l’un des premiers à apporter en France le shivaïsme non-duel du Cachemire. Il fut aussi un spécialiste de l’Advaita Vedanta et enseigna le Hatha yoga, toujours dans une approche de voie directe.

Les propos d’Eric Baret, hors de toute adhésion et appropriation, pourraient être « salutaires » pour beaucoup qui se laissent prendre dans le filet des illusions traditionnelles. Exemples de clarification :

« Quand on laisse une perception libre d’interférences psychologiques, elle se résorbe naturellement dans la tranquillité. Comme il n’y a pas de sujet sans objet, quand l’objet perçu se résorbe, la pseudo-perception se résorbe aussi. Il ne reste ni sujet ni objet, seulement la tranquillité. C’est le cœur de ce que l’on pourrait simplement appeler le yoga tantrique du Cachemire, bien que cette expression n’ait pas beaucoup de sens et ne soit pas reconnue par les spécialistes du Cachemire. »

« L’enseignement dans son sens le plus profond, qui est cette disponibilité au silence, ne nécessite aucune appropriation culturelle, métaphysique, duelle ou non-duelle, mais simplement une écoute, une exploration humble et sans attente pour observer nos mécanismes, nos peurs, nos désirs, nos anxiétés, nos stratégies et nos défenses. Je n’ai pas besoin de m’imaginer être un tantrika, un védantin, un musulman ou un chrétien. Je n’ai tout simplement pas besoin de m’imaginer quoi que ce soit. »

Eric Baret interroge bien des préjugés qui persistent couramment dans les milieux traditionnels, le sens de la pratique, la purification, la recherche d’un but… pour laisser la place à la liberté et la simple célébration de ce qui est.

Francis Lucille aborde notamment le rapport entre conscience et réalité par une approche rationnelle et logique. Il clarifie lui aussi certains aspects : la différence entre traditions et Tradition, la non-transmission de l’éveil, l’expérience plutôt que le concept… et appelle au discernement.

A la remarque de Ludovic Fontaine : « Mais cela me fait penser à la parabole de la personne qui creuse plusieurs puits dans différentes directions et n’atteint jamais le fond parce qu’elle n’arrive pas à suivre une voie assez longtemps, car elle a trop de propositions. », il répond :

« Oui, mais il faut bien comprendre cette parabole. Elle signifie qu’il faut toujours creuser au même endroit. Mais où devons-nous creuser ? Ce n’est pas dans une tradition, ce n’est pas avec un maître, ce n’est pas avec une personne. C’est dans notre propre cœur et notre propre intelligence que nous devons constamment creuser. »

Avec Jean-Marc Mantel, la pratique devient présence :

« Ce mot est merveilleux dit-il. La présence contient le présent, libère du passé et du futur, et ramène finalement à la globalité de la conscience. Découvrir et explorer la nature de la présence, puis l’intégrer dans notre vie quotidienne. Les moments de méditation silencieuse sont une chose, mais, ensuite, il est essentiel que cette perspective se traduise dans notre vie quotidienne. Sinon, nous risquons de nous sentir dédoublés : d’un côté, un personnage « tranquille » pendant les moments de méditation et, de l’autre, un personnage « agité » pendant notre vie quotidienne. »

« Même une personne qui est en état d’agitation ou qui prend des médicaments, par exemple, peut déjà écouter son corps, écouter sa respiration, essayer d’être plus présente, essayer d’accepter un peu sa vie, laisser les choses venir naturellement. Ce sont des bases que tout le monde peut comprendre. On peut se mettre à la portée de chacun. Evidemment, s’enfermer dans des techniques spirituelles volontaristes, des formes de méditation volontaristes, peut engendrer des réactions opposées à la méditation naturelle, qui est une ouverture sans tension. »

Quel que soit le chemin emprunté, ces trois rencontres peuvent aider à se débarrasser de quelques fardeaux encombrants.

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