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A la Source de la Fraternité de Jean Bartholo. Editions Télètes, 51 rue de la Condamine, 75017 Paris.
La Fraternité est au cœur de l’édifice du Temple, qu’il soit le Temple de Jérusalem, ou de Salomon, ou bien le Temple interne dont le précédent est une préparation.
Jean Bartholo a choisi de développer le sujet à partir de la relation d’exception entre deux êtres humains devenus mythes, Salomon et Hiram, relation sans laquelle le Temple de Jérusalem n’aurait pas vu le jour et qui constitue pour lui la source de la Fraternité portée par la Franc-maçonnerie. L’approche n’est pas historique mais bien symbolique afin de saisir tout ce que les textes peuvent nous enseigner, en premier lieu le Livre des Rois.
Sont d’abord rappelées les deux dimensions, horizontale et verticale, du symbolisme, qui supposent deux analogies. Mais il y a davantage :
« L’art symbolique, écrit l’auteur, a aussi pour but l’organisation des éléments de la transfiguration du monde. Le symbole est le signe extérieur et visible de la réalité intérieure et invisible. Lorsqu’on contemple une image, on entre en contact avec la protoimage. Les symboles contiennent et véhicules les forces " supérieures " et symbolisent le Temple de l’Esprit ».
Autrement dit, les symboles permettent de restaurer et entretenir le dialogue avec l’Imaginal, en dans ce cas particulier de saisir l’Imago Templi afin de la manifester, la réaliser, en l’interne. C’est là le projet opératif de la Franc-maçonnerie Ecossaise.
Un autre rapport à l’histoire est nécessaire. Une métahistoire prenant en compte les glissements des mythèmes et les correspondances qui font signe de permanence. Jean Bartholo prend pour exemple des ternaires, ternaires du morcellement dans la dualité et ternaires de la réconciliation voire de la réintégration en la source. Parmi ces ternaires, il s’attarde sur la Triade Temple-Homme-Cosmos :
« En résumé, on regarde l’univers comme un Homme et un Temple, le corps humain comme un petit cosmos, et le Temple de l’Esprit et le Temple lui-même doivent symboliquement contenir le corps parfait de l’humanité et le rythme cosmique. »
Cette simultanéité du temple, du corps et du cosmos typifie les voies du corps d’immortalité inscrites dans l’architecture, la géométrie et les mesures du Temple de Salomon. Ce corps est à la fois individuel et collectif d’où la nécessaire fraternité qui est une expression de la non-séparation. La relation entre Salomon et Hiram est une démonstration de la coopération puis de l’alliance entre des forces séparées en apparence. L’édification du Temple elle-même est la source de la Fraternité. L’ouverture à l’autre accompagne le retournement vers l’interne. Les événements, l’édification, sont un appel permanent au dépassement des limites et à la Transcendance.
Le propos de Jean Bartholo éclaire la fonction du Temple, archétype que la Franc-maçonnerie veut mettre en œuvre en chacun et par chacun, sous l’angle, trop banalisé, de la Fraternité. Il cherche à restaurer la vision du double processus qui va du Temple idéal à l’être humain.