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Le Blason. Langage de l’héraldique par Patrice de la Perrière et Stéphane Rossini. Préface de Michel Pastoureau. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

http://www.dervy-medicis.fr/

 

« Le Blason est aujourd’hui un langage qui nous semble peu accessible alors qu’il était probablement très partagé au XIIIème siècle.

L’héraldique, nous dit d’emblée Michel Pastoureau, est la science qui a pour objet l’étude des armoiries. Celles-ci peuvent se définir comme des emblèmes en couleurs, propres à un individu, à une famille ou à une collectivité et soumis dans leur composition à des règles particulières qui sont celles du blason. C’est l’existence de ces règles – au reste peu nombreuses, moins complexes qu’on ne le croit généralement, et dont la principale concerne l’emploi des couleurs  - qui différencie le système héraldique européen de tous les autres systèmes d’emblèmes, antérieurs ou postérieurs, militaires ou civils. »

 

L’ouvrage de Patrice de la Perrière et Stéphane Rossini allie pédagogie et esthétique pour mettre à notre disposition un véritable cours, très progressif, d’héraldique qui intéressera tous ceux qui sont concernés par le sujet ou, plus généralement, ceux qui s’intéressent au blason pour ses dimensions philologique, artistique ou historique.

 

Si les armoiries étaient à l’origine individuelles et privilèges des combattants, elles devinrent héréditaires et ne demeurèrent pas réservées aux seuls hommes d’armes. Dès le XIIIème siècle, note Michel Pastoureau, des femmes, des artisans, des ecclésiastiques, voire des paysans, présentent leurs armoiries. Jamais, les armoiries ne furent réservées à la noblesse, comme nous le pensons couramment. Les armoiries se développèrent et connurent leur apogée entre le XIVème siècle et le XVIIème siècle avant de connaître des destins divers selon les cultures européennes.

 

Les auteurs évoquent les blasons comme de véritables « armes parlantes » tant elles apportent des informations sur la vie quotidienne de celui qui les porte. Ils participent à la fois à l’identité et au devenir.

La première partie de ce livre indispensable est consacré au blason lui-même : l’écu, les émaux (métaux et couleurs – règle chromatique – fourrures – gravures), les partitions, les pièces, les meubles.

La deuxième partie étudie la syntaxe élémentaire : l’énoncé du blason, les variations des pièces et meubles, la lecture des armoiries, les écus composés, les armes parlantes et la création d’un blason.

La troisième partie développe les grands thèmes du monde médiéval comme la triple joie (chasse, amour courtois, guerre), le bestiaire, la flore du blason dont les plantes magiques et d’autres thématiques comme les animaux fabuleux (dragon, griffon et autre licorne).

Le reste de l’ouvrage traite des sceaux, ornements, armoriaux et enfin des tournois qui exaltèrent l’art du blason comme en témoigne le grand armorial équestre de la Toison d’Or, rassemblant les armes de l’ordre fondé par Philippe le Bon en 1430 à l’occasion de son mariage avec isabelle de Portugal. Cette partie de l’ouvrage est magnifiquement illustrée.

 

L’art du Blason fut largement un art français et fait partie de l’héritage du pays, un héritage qu’il serait bon de se réapproprier afin d’accéder à la connaissance qu’enseigne sa riche symbolique.

 

Signalons, toujours chez Dervy, un superbe Tarot des Blasons illustré par Stéphane Rossini, que nous retrouvons, et Alula Pierre qui en a également assuré la conception. Une belle plongée dans l’imaginaire médiéval.

 

 

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