
Symboles païens germano-nordiques par Hathuwolf Harson. Sesheta Publications, 5 côte de Brumare, 27350 Brestot - France.
Le mouvement religieux de l’Asatrù connait un renouveau depuis quelques décennies, surtout dans le monde anglophone. Nous devons à l’auteur le site internet « Symboles païens et inscriptions runiques » qui propose de nombreux documents dur le paganisme européen. Sa spécialité reste les inscriptions runiques et les symboles religieux germaniques.
Le livre commence par une citation de Michel Pastoureau qui rappelle que « Dans le monde des symboles tout est culturel et doit s’étudier par rapport à la société qui en fait usage, à un moment donné de son histoire et dans un contexte précis. ». En effet, aucun archétype ne saurait être circonscrit dans un système symbolique. Un archétype est susceptible de nourrir une multitude de systèmes symboliques qui tous pointent, plus ou moins vers l’essence archétypale, impossible à représenter. Le fait qu’un symbole soit formellement retrouvé sur toute la planète ne signifie pas que l’enseignement qu’il véhicule soit unique.
L’auteur cherche ainsi à instruire les différentes dimensions culturelles du symbole afin d’en percer l’identité à travers le temps. Le symbole fait lien au sein d’une culture dans les différentes strates temporelles qui la composent.
Hathuwolf Harson commence par dégager les particularismes germano-nordiques. Il rappelle que les runes ne peuvent à elle seules rendre compte de la richesse de la tradition pré-chrétienne germanique. D’autres symboles étaient alors plus importants que les runes. Hathuwolf Harson étudie ainsi la beauté et la profondeur de symboles comme la roue solaire, le swastika, le triskel, la spirale, le cercle pointé en son centre mais aussi la hache, l’ambre, le phallus et la vulve le loup, le corbeau, l’ours ou encore la bière, boisson de la classe guerrière, et l’hydromel, boisson de la classe sacerdotale.
Il met en avant la puissance d’évocation et de transformation du symbole en même temps que l’enseignement opératif qu’il véhicule. Exemple avec la hache :
« Tel un éclair la hache frappe sa cible en la tranchant de manière radicale. Qu’elle soit en pierre, en bronze, ou en fer, la hache fait jaillir des étincelles lorsqu’elle percute un objet solide. Ces étincelles ont généré une des toutes premières associations symboliques pour nos lointains ancêtres : la hache et la foudre étaient étroitement reliées. (…)
La hache se transforme en un véhicule de la foudre, permettant la communion entre le guerrier et le Dieu maître des foudres célestes. Cette union spirituelle entre les deux sera souvent portée par de véritables transes guerrières. (…)
Le deuxième aspect du symbolisme de la foudre et de la hache est celui qui le connecte à l’autre élément naturel qui accompagne la foudre : la pluie. Ce liquide céleste est l’eau dans son état le plus pur, l’élément qui alimente la terre, il est le sperme divin qui vient féconder la terre. (…)
Un Mjölnir posé sur les cuisses de la future mariée pendant la cérémonie de mariage, était censé apporter fertilité et fécondité au couple. La force magique et fécondante de la pluie liée à la foudre, passait ainsi au travers du marteau sur le couple. »
Cet ouvrage permet de saisir la richesse d’un symbolisme que la deuxième guerre mondiale a frappé d’interdit. Il fait cependant parti de l’héritage traditionnel européen pré-chrétien et, bien souvent, le christianisme n’a fait que s’emparer ou détourner certains de ces éléments.