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La doctrine spagyrique de Paracelse par le Dr Jacques-Emile Emerit, commentaires et notes de Jean-François Gibert, Editions Le Mercure Dauphinois.
Paracelse (1493 ou 1494 – 1536) est un personnage essentiel dans l’histoire de la médecine, à la croisée des disciplines traditionnelles et d’une révolution de la connaissance comme de la pratique médicale dans un monde où l’être humain n’est pas encore morcelé mais saisi dans sa totalité. « Pour Paracelse, note Jean-François Gibert, le savoir médical repose sur quatre piliers : la philosophie naturelle, l’astronomie (rapport de l’homme à la matrice cosmique), l’alchimie, la vertu et le pouvoir immanent au médecin, au patient, à l’heure, au métal, etc. »
Jean-François Gibert remarque que dans la pensée paracelsienne « coexistent une immense intuition des lois du monde et, en germe, tous les concepts qui sous-tendent une large part de la science médicale contemporaine ».
Le docteur Emerit (1897-1968), l’un des grands hermétistes du XXème siècle, étudia longuement l’œuvre de Paracelse et la traduisit en latin. Il réalisa un fichier thématique dont il tira un extrait considérant tout ce qui avait trait à la spagyrie. C’est cet extrait, mis en forme par l’alchimiste et adepte Henri Coton-Alvart (1894-1988), qui nous est proposé heureusement aujourd’hui dans ce livre tout à fait remarquable.
Après une série de notes introductives excellentes de Jean-François Gibert, notamment sur la doctrine du tartre, sur la spagyrie, sur l’apoptose, sur quelques concepts essentiels chez Paracelse, l’extrait du docteur Emerit se présente sous la forme d’un dictionnaire d’une immense richesse pour les chercheurs. De « abeilles » à « Zinc », ce sont des concepts essentiels aux conséquences pratiques parfois considérables qui sont traités, pensons notamment à « âme », « archée », notion très importante chez Paracelse, « astres », « eau », « esprit », « feu », « homme », « limbe », « matrice », « mumie », « principes », « sang », « semence »... Bien que la langue soit impropre à caractériser l’expérience subtile, l’ensemble apparaît d’une grande cohérence.
Ce travail servira aussi bien le chercheur en médecine traditionnelle, le spagyriste que l’achimiste. Par analogie, nombre de propositions font sens non seulement dans le domaine de l’alchimie métallique mais aussi dans celui des alchimies internes.
A la fin de l’ouvrage, le lecteur trouvera le Traité de l’Azoth de Paracelse. Bien que ce texte puisse être un apocryphe, le docteur Emerit comme Henri Coton-Alvart le considéraient comme une introduction excellente à la doctrine paracelsienne. Une double lecture en est possible, biblique et alchimique.
Ce livre est précieux pour le chercheur en mettant à notre disposition le langage paracelsien afin de mieux approche rune œuvre si considérable.
Terminons cette présentation par ce propos nécessaire de Jean-François Gibert :
« L’alchimie est une science secrète ; le secret est un droit incontournable de tout chercheur. Newton lui aussi a tenu secrètes nombre de ses recherches. Mais il est, par ailleurs, indiscutable que les hermétistes de toutes les époques se sont parfaitement compris entre eux. Sans doute ont-ils voulu tenir à l’écart de leurs connaissances une humanité qui, aujourd’hui encore, n’a pas dépassé le stade de l’enfance. L’hyper technologie n’est pas forcément un progrès et le monde contemporain porte en lui les germes d’une possible autodestruction. Ceci, les alchimistes l’avaient depuis longtemps compris, d’où la loi absolue du silence, qui ne peut être rompue que le jour où la conscience est face à la conscience. »
Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble – France.