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La Sonora par Jean Hautepierre. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

www.oeildusphinx.com

La Sonora est la quatrième tragédie fantastique de Jean Hautepierre. Elle vient après Le Prince de Carcosa, Le Roi en Jaune, que nous retrouvons dans ces pages, et Los Angeles. Ce cycle tragique se développe parallèlement à son œuvre poétique qui elle aussi est habitée par le tragique, tout comme ses tragédies se révèlent comme des poésies.

« Par l’aboutissement que représente La Sonora, précise Jean Hautepierre, par les thèmes qu’elle évoque, certains seront peut-être tentés d’y voir une forme de testament poétique. En effet, plus encore peut-être que pour mes autres pièces, on peut parler ici d’une tragédie de la Mort : mort de Stello, mort de la plus grande partie de la civilisation, illusoire survie individuelle représentée par le culte du Masque Pâle et ses cohortes de morts-vivants. Et en arrière-plan, toile de fond omniprésente de cet immense théâtre d’ombres, l’Univers, qui est une gigantesque machine à créer de la vie, à la dilapider dès ses premiers instants, à la tourmenter et à la détruire. »

Le pessimisme et la lucidité, qui orientent cette tragédie ne sont pas écrasants, non que le lecteur puisse y trouver une quelconque concession à laquelle se raccrocher, mais en raison de l’affranchissement des chimères « que lui dictent le Diable, la Mort et le Roi en Jaune » pour restaurer une nouvelle axialité entre la cause et le rêve, loin des insatiables désirs de s’identifier au moindre culte porteur d’amnésie.

« Il est temps désormais, dit Stello, de veiller sur le monde,

D’observer le Malheur en sa terrible ronde,

D’y trouver s’il se peut quel feu, quel tourbillon,

Quel déluge infernal ou quel fléau sans nom

Se déverse, arraché du fond de ses entrailles,

Pour affronter encor en de sombres batailles

Où brille à travers tout le glaive du Destin,

La Sonora, qui veille au devant du lointain. »

L’ouvrage est aussi un hommage au comte Gaston de Raousset-Boulbon (1817-1854), aventurier magnifique, qui, au XIXe siècle, organisa et conduisit deux expéditions armées en Sonora, la seconde se terminant par son exécution.

L’archéofuturisme du livre restaure des valeurs oubliées ou détournées, rétablit un esprit chevaleresque dans un monde sans perspective. L’anéantissement qui menace est aussi une opportunité de faire Néant, le Vide et sa Plénitude.

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