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Où suis-je ? Yoga pour temps difficiles par N. Kerforn. Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble.

https://lemercuredauphinois.fr/

Tous ceux qui ont approché plus ou moins l’enseignement de Douglas Harding ou Stephen Jourdain seront intéressés par l’expérience restituée de N. Kerforn.

C’est sous la forme du dialogue, un dialogue avec Jean, que l’auteur met en évidence notre construction du monde, nous fait prendre conscience du lieu d’où l’on regarde et distinguer un Je révélé du Je habituel :

« Le Jeu habituel se sent lui naturellement, son intensité d’être n’est pas corollaire à la conscience qu’il a de lui-même.

Le Je révélé ressent immédiatement que ce qu’il perçoit est lui. Son intensité d’être est augmentée par cette identité entre celui qui perçoit et ses perceptions.

Le Je habituel n’est pas toujours spectateur conscient de sa situation spatiale, mais il distingue constamment moi et non-moi.

Il n’y a pas de non-moi pour le sujet révélé qui est l’espace dans lequel il est, ni d’espace en dehors de lui, il n’est pas spectateur. »

Derrière le jeu des Je se trouve une « superstructure » qui demande à être actualisée dans la conscience.

Le choix du dialogue permet, plutôt que de chercher à cerner le « sujet », de le pénétrer depuis toutes les positions qui se présentent. Ce dialogue, qui pourrait être intérieur et qui l’est d’une certaine manière dans la conscience du lecteur, est révélateur de nos postures et impostures, ce qui laisse de la place pour l’être.

Quelques situations et exercices sont proposées pour explorer les propositions avancées.

« Les questions à poser ne sont pas psychologiques.

Comment se fait-il que je partage un espace intime avec quelqu’un que je ne connais pas, alors que peut-être, je ne le partage pas habituellement avec ma femme, ni avec mes enfants ?

Ce n’est pas normal, ce qui prouve qu’il y a une faille.

Ce que je vis de moi-même n’est pas complètement vrai. Il me manque des éléments. C’est ça une faille.

Et quand j’offre quelque chose à l’être aimé et que tout à coup tout est suspendu qu’est-ce qui se passe ? Voilà une faille.

(…)

Quelque chose nous est caché.

Au bout de quelques années, ces failles vont interroger l’observateur qui est au sein de tout ça.

Et l’observateur va découvrir qu’il est observateur. »

Et l’exploration véritable peut commencer en interrogeant la nature de tout ce qui se présente au sein de la conscience, en commençant par cet observateur qui maintenant s’observe consciemment, ou presque.

Cette quête du centre, qui d’une certaine manière s’impose, s’appuie sur une attention sans cesse renouvelée à ce qui est là, une traque des failles (d’autres auteurs parleraient d’intervalles) qui sont autant de portes sur le réel.

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