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Méditations sur la spiritualité de l’Art royal par Pierre Vajda. Edition La Tarente, Mas Irisia, Chemin des Ravau, 13400 Aubagne.
Fruit d’une longue expérience et d’un approfondissement permanent du Rite Ecossais Ancien et Accepté, l’ouvrage de Pierre Vajda se présente sous la forme de neuf méditations sur des thèmes retenus comme essentiels.
Si l’Art royal évoque pour beaucoup le processus de réalisation du Grand-Œuvre alchimique, sa symbolique est ici transposée en divers champs de connaissance initiatique portés par les trente-trois degrés du rite. Il ne s’agit pas, nous dit l’auteur, d’une synthèse de l’enseignement du REAA mais d’une vision personnelle de la spiritualité de l’Art royal, née de l’expérience plutôt que d’une approche intellectuelle.
« En outre, précise Pierre Vajda, ces méditations qui s’adressent tout autant aux profanes qu’aux initiés, ont pris le double risque, d’un côté d’en dire plus que ce que les premiers peuvent appréhender et de l’autre, que les seconds considèrent, à l’inverse, qu’elles demeurent à la surface des choses, faute de développements suffisants ou de méthodologie appropriée à leur compréhension. L’auteur fait, néanmoins le pari qu’il existe un espace de communication possible entre ces deux écueils, afin de dissiper les erreurs et confusions qui règnent dans l’esprit du public, même éclairé, sur ce qu’est réellement la voie de l’initiation maçonnique traditionnelle, la seule qui lui paraisse mériter l’appellation d’Art royal. »
Les neuf méditations ont pour titre et sujet : Lumière et Vérité – Le Grand Architecte de l’Univers – La Tradition – Le Sacré -Vertu, engagement, sacrifice – Justice et amour – Action sur soi, action sur le monde – Morts symboliques et mort biologique – La voie du cœur.
Dans la bibliographie, nous découvrons très peu d’ouvrages maçonniques, ce qui est bon signe, nous évitons ainsi la réplication si courante, mais, outre la Bible, nous retrouvons Hermès Trismégiste, Lao Tseu, Maître Eckhart, Montaigne, Rousseau, Jung, Edgar Morin… de quoi susciter l’intérêt des lecteurs.
Un mélange d’implication, d’engagement et de distance, de retenue, favorisent une pensée à la fois claire et très nuancée, ne cherchant jamais à établir des vérités mais à orienter le lecteur vers sa propre liberté. Ces méditations sont constitutives d’une sagesse qui, si elle reste propre à l’auteur, mérite d’être partagée.
« L’Art Royal, dit-il, fidèle à la Tradition, n’a aucune hostilité envers les religions en tant que telles puisqu’il les reconnaît comme véhicule essentiel de la tradition spirituelle et morale de l’humanité. Il ne les combat que dans la mesure où elles sont porteuses d’intolérance et de dogmatisme.
Je considère, pour ma part, que les initiés attachés à la défense d’une spiritualité inclusive qui s’appuie, à la fois sur l’amour de Dieu et sur l’amour du prochain, doivent défendre les religions contre l’athéisme prétendument moderne, tout en combattant sans concession leur perversion par le pouvoir politique ou leurs idéologues radicalisés.
Il faut s’intéresser à ce qu’elles ont de meilleur plutôt que de se focaliser sur leur dogmatisme et leurs dérives sectaires qu’il convient, évidemment de combattre avec la plus grande énergie. Il me paraît, en effet, important pour l’avenir de l’humanité, de préserver les sources vives des principales traditions spirituelles et l’outil irremplaçable de transmission culturelle et spirituelle qu’elles représentent. »
L’éthique et la responsabilité traversent ces neuf méditations dans un esprit de Tradition ouvert. L’auteur interroge notamment le sens des vertus et ce que leur pratique peut signifier dans le monde actuel si polarisé et mouvant. Ce n’est certes pas un hasard si la méditation qui conclut l’ouvrage porte sur la voie du cœur.