/image%2F0562708%2F20220725%2Fob_bb236a_couv-p-brochon.jpg)
A quoi peuvent bien servir les anciens Vénérables Maîtres ? de Patrice Brochon. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
Habemus Venerabilem !
Patrice Brochon, par cette expression pleine de saveur, annonce le thème de son livre. Les anciens Vénérables Maîtres, loin de se fondre dans la Loge avec discrétion, ne manquent pas d’influencer ses destinées hors de tout processus institutionnel puisqu’il n’existe officiellement en France aucun « Conseil des anciens Vénérables Maîtres » selon l’auteur. L’ambiguïté est bien réelle et Patrice Brochon s’emploie à analyser la situation, parfois délétère, pour proposer diverses pistes intéressantes prenant en compte la réalité et le potentiel de formation que constituent peu ou prou ceux qui sont passés par l’expérience du Vénéralat.
La première question posée est : « un ancien Vénérable Maître ne devrait-il pas d’abord accepter de ne servir à rien ? ». Ce serait préférable même si la fonction de Couvreur, que de nombreux rites réservent au Vénérable Maître sortant, est une fonction symboliquement et opérativement importante.
Patrice Brochon commence par identifier ce à quoi ne devrait surtout pas servir un ancien Vénérable Maître, de quoi le mettre ou le remettre à sa place.
Patrice Brochon note que les anciens rituels d’installation des Vénérables Maîtres donnaient une plus grande importance aux anciens Vénérables Maîtres. Il met en évidence quelques contradictions dans la pratique commune des Loges et des obédiences qui mériteraient d’être traitées.
Enfin, il observe son rôle de passeur vers les Hauts Grades maçonniques. C’est pour lui une « vocation fondamentale », l’ancien Vénérable Maître est habilité à enseigner le symbolisme et les subtilités du grade de Maître Maçon. En même temps, il interroge sur les qualifications requises pour assurer le Vénéralat : « pour diriger les travaux en loge bleue, il convient, si l’on ne fait pas déjà partie des Hauts Grades, au moins d’avoir le désir spirituel d’y accéder. Il faut dès lors, en toute rigueur de pensée, oser aller jusqu’au bout de ce schème. Ne devrait accéder au Vénéralat qu’un frère jugé digne de passer aux Hauts Grades et qui accepte clairement cette perspective. »
Au final, Patrice Brochon propose un Essai de charte des obligations des anciens Vénérables Maîtres qui prévoit la mise en place d’un Conseil des anciens Vénérables Maîtres, étudie ses rapports avec le Collège des Officiers et précise les fonctions des Anciens Vénérables Maîtres.
L’ouvrage est très pertinent et permet de baliser un chemin possible pour une fonction floue qui mérite sans aucun doute d’être dessinée ou redessinée.