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La pratique spirituelle. De l’effort et du non-effort de Jean-Marc Mantel. Editions Accarias L’Originel, 3 allée des Œillets, 40230 Saint Geours de Maremne.
Voici un livre très utile. Il présente une sorte de pragmatique de la non-dualité qui servira quelle que soit la pratique mise en œuvre. La matière de l’ouvrage est née de multiples échanges et questionnements sur les voies non-duelles, non des échanges sur les métaphysiques non-dualistes mais sur les pratiques qui leurs sont associées. Les questions sont concrètes et l’auteur a conservé ce mode questions/réponses pour traiter un grand nombre de situations rencontrées par tout pratiquant réellement engagé.
Dans son introduction, Bernard Seghezi dit tout l’intérêt de l’ouvrage :
« Par sa précision et sa clarté, cet enseignement a la qualité des enseignements des grands maîtres spirituels qu’il prolonge. La modernité en plus. Il ne peut pas manquer d’illuminer ses lecteurs, son concepteur. Cela s’accomplit par la disparition, progressive ou immédiate, de la croyance d’être un moi qui lit, un moi qui conçoit. Cette disparition du personnage dans la non-pensée ne donne pas naissance au vide mais au plein. Celui de la réalisation spirituelle. Celui d’être pleine écoute, plénitude silencieuse, joie débordante et sans cause. »
La première partie répond à la question « Quel chemin pour se libérer du mirage du moi ? ». La compréhension est abordée comme une pratique spirituelle. Nous comprenons ce que nous ne sommes pas, ce qui libère la place pour l’être. Les thèmes classiques de la voie progressive et de la voie directe, du maître spirituel, de l’éveil, de la prière, du rituel, de la foi… sont abordées en quelques mots qui disent l’essentiel. Exemple :
« Le Soi est l’unique maître. Il est déjà présent et réalisé. Les enseignements et enseignant(e)s ne sont là que pour vous rappeler cette évidence. Ils disparaissent lorsqu’ils ont rempli leur fonction. C’est en explorant la vraie nature du désir, c’est-à-dire l’unique désir qui sous-tend tous les désirs, que l’objet de la quête se révèle. »
La deuxième partie s’intéresse à l’écoute qui « révèle ce que je ne suis pas ». Une attention particulière à la distinction entre le concept ou le mot et ce qu’il éveille est rappelée. Acceptation, inhibition, intuition, attention, identification, renoncement… trouvent leur place dans une approche globale et fluide dans laquelle l’évaluation et le jugement sont absents. « Toute sensation, même subtile, est objet dans votre écoute. Laissez-la venir et mourir en vous. »
L’écoute du corps dense, du corps subtil, la distinction est un artifice utile, et du souffle, contribuent à la désidentification et la dissolution de la structure égotique. Le « personnage » apparaît dans sa réalité comme pure fiction.
La troisième partie traite davantage de la mise en œuvre des pratiques de méditation, de lâcher-prise, de retour à Soi, de non-saisie… et de leur contribution à l’installation de l’impersonnalité, de l’unité entre observateur, observation et observé, du non-temps ou non-manifesté.
« Dans la conscience de l’instant présent, se maintient encore une division entre un sujet connaissant et un objet de connaissance. Dans la plénitude silencieuse vers laquelle pointe la question « qui ? », il n’y a pas de division. »
L’ouvrage de Jean-Marc Mantel peut être conseillé à tous pour une clarification, une simplification et une validation de la pratique.