Les outils de l’Apprenti

Les outils de l’Apprenti de Thomas Wisniewski. MdV Editeur, 16 bd Saint-Germain, 75005 Paris – France.

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Thomas Wisniewski présente neuf outils, neuf symboles, que le Franc-maçon devra s’approprier, maîtriser et mettre en œuvre : la pierre brute, le maillet, le ciseau, le tablier, la marche rituelle, le Nombre Trois, le silence, la colonne du Nord, le Second Surveillant.

Commencer par la pierre brute permet d’orienter initialement vers la finalité de la démarche initiatique :

« Selon un rituel de fondation du temple, la pierre brute provient du dédoublement de la pierre fondamentale. Cette dernière recèle la pièce maîtresse sur laquelle se fonde l’initiation en Loge. La pierre fondamentale formule le mythe de création dont la figure centrale est le Maître assassiné et ressuscité. (…)

La pierre brute n’explique pas, elle propose – et ce qu’elle propose à l’initié est de la dégrossir afin de faire apparaître ce qu’elle porte. Elle amène le Frère à pénétrer dans le mystère et, de ce fait, à abandonner certitudes et préjugés.

Insaisissable de manière définitive, elle conduit toujours plus loin. En ce sens, elle est le moteur sans cesse renaissant de la voie initiatique pour qui sait l’utiliser. Elle ouvre au mystère et, en éveillant l’intuition de celui qui pénètre en son cœur, elle dévoile les paysages de l’initiation. »

C’est ainsi une méthode qui se met en place pas à pas et à laquelle participe les autres outils. Parmi ces outils, le silence tient une place centrale :

« Pour l’Apprenti, le silence a un but : celui d’entendre ce que proclame le devoir. Il découvrira alors un chemin de vie qui le conduira à servir l’œuvre sans être servile. Dans la Chambre du Symbole où il apprend le métier, l’Apprenti retrouve le silence. Il se présente désormais comme un outil qui l’aidera à développer l’écoute puis l’entendement aux choses sacrées. »

Il peut apparaître choquant de faire du Second Surveillant un outil. L’auteur traite ici de la fonction, ou de l’office, qui s’inscrit bien dans la méthode maçonnique, notamment à travers la perpendiculaire qui caractérise la fonction. C’est déjà un appel à la verticalité, à l’axialité, au centre mais pas seulement :

« Eveiller à la langue des symboles représente un devoir essentiel du Second Surveillant. C’est bien grâce à ce dernier que l’Apprenti trouvera le moyen de l’apprendre. »

En effet, ce n’est que dans l’élévation, qu’au centre, que celle langue aux possibilités infinies peut-être saisie, dans et par le silence.

Les regards proposés par l’auteur sont à la fois classiques et porteurs d’originalité afin d’éviter la simple répétition de paroles entendues.

Voici un ouvrage utile non seulement aux Apprentis mais à tous ceux qui veulent repenser la méthode.