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Causeries maçonniques. Pourquoi être Franc-maçon aujourd’hui ? par Joseph Vebret. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

http://www.dervy-medicis.fr/

 

La question n’est pas assez souvent posée ainsi que les questions adjacentes posées par l’auteur à trente membres de l’Ordre maçonnique aux parcours fort divers : « Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Comment vivent-ils leur engagement maçonnique ? Que représente-t-il dans leur vie ? Quels idéaux les animent ? Quelles sont leurs pratiques ? Quelles définitions ont-ils de la Franc-maçonnerie ? En quoi se différencient-ils les uns des autres ? Quel est le sentiment de fraternité qui les unit ? »

 

De Jean-Philippe Ancelle à Frédéric Vincent en passant par l’inévitable Roger Dachez, Jorge de Portugal Branco, Micheline Bondoux-Dubessay Jean-Jacques Gabut, Marie-Dominique Massoni, Jean-Luc Maxence, Cécile Ravauger… nous découvrons des personnalités maçonniques connues, d’autres plus anonymes. Trois femmes seulement. Dommage.

 

Chaque entretien est particulièrement riche d’enseignements. La lecture de l’ensemble permet finalement de dégager deux aspects essentiels. Il existe une culture maçonnique commune, à la fois historique et dynamique, qui autorise l’exercice difficile de la fraternité. La Franc-maçonnerie n’est pas vécu, malgré de notables exceptions, comme un ordre initiatique, en ce sens qu’elle ne concourt pas clairement à une réalisation, une libération, un éveil… mais se présente davantage comme une société de pensée. Globalement, les personnes interrogées rejettent l’ésotérisme quelle que soit la définition qu’ils en donnent et mettent en avant un projet, sociétal ou spiritualiste, dans lequel le symbolisme n’est souvent que représentation. Cependant, tous disent avoir cheminé et, chacun à leur manière, appris à se connaître.

 

Lucides sur les défauts et parfois les errances de la Franc-maçonnerie, les personnes interrogées balaient aussi les fantasmes persistants comme celui de l’influence politique, aujourd’hui quasi inexistante.

Les parcours de vie maçonnique condensés dans ces entretiens témoignent de l’intérêt présent et sans doute futur de l’Ordre maçonnique.

 

Dans son avant-propos, Alain-Jacques Lacot avertit :

 

«  Ce n’est pas une étude sociologique : celle-(ci reste à mener par des universitaires qui voudraient bien s’en donner la peine. Un phénomène social qui dure depuis plus de trois siècles, qui a participé et participe encore de l’histoire des idées, mériterait d’être abordé non seulement par le prisme de la science historique, mais avec les outils de toutes les sciences humaines.

C’est mieux qu’une étude sociologique : c’est une suite de témoignages, hors de tout discours convenu, où chacun livre une part de son intimité et dévoile, avec pudeur, certes, mais avec sincérité, les raisons de son engagement et, plus encore, la manière dont cet engagement est vécu et la part que celui-ci représente dans leur vie. On y palpe tout autant les élans du cœur que le fonctionnement de la raison, l’appel de l’idéal que les doutes.

Dans la diversité des témoignages brille une faible et unique lueur, celle d’une humanité réconciliée avec elle-même, enfin plus fraternelle. C’est certainement une uchronie. Mais si l’idéal est un absolu que l’on atteint jamais, n’est-ce pas lui qui soit, qui peut nous accompagner tout au long du chemin. »

 

L’absence de synthèse ou de conclusion est un choix judicieux. Il permet au lecteur de découvrir quels idéaux partagés pointent derrière chaque démarche et ce qui fonde finalement l’Ordre maçonnique en sa grande diversité d’expressions.

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