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Pistis Sophia par Valentin. Traduction Emile Amélineau. Editions Amici Librorum.

https://www.facebook.com/amici.librorum/?locale=fr_FR

Amici Librorum met à notre disposition l’édition publiée en 1895 par l’éditeur Chamuel de ce texte fondamental pour l’étude de la gnose valentinienne. Le texte original en copte est conservé au British Museum. D’abord ignoré, ce texte fut peu à peu redécouvert pour susciter un grand intérêt. Sa redécouverte inaugure le mouvement de mise au jour des évangiles gnostiques.

La Pistis Sophia présenterait les échanges entre Jésus et ses disciples dans les années qui suivirent la Résurrection. A la fois par les thèmes abordés et par l’enseignement de Jésus, la Pistis Sophia est en rupture avec les évangiles canoniques sur de nombreux points : cosmogonie, hiérarchies célestes, cycle des réincarnations, pratiques magiques, rôle du « double » appelé « imitation spirituelle » … et fonctions de la Sophia, Æon au destin complexe. La reconnaissance de l’importance des femmes proches de Jésus est aussi une différence marquante.

Si les sources du texte restent discutées, le caractère réellement valentinien du texte est certain selon Amélineau même si ce n’est qu’une partie de la doctrine valentinienne qui se retrouve dans la Pistis Sophia.

« Pour me résumer, dit-il dans son introduction, je crois donc que Pistis Sophia est une œuvre génuine de Valentin. Je ne suis pas le premier qui ait soutenu cette opinion et je ne serai sans doute pas le dernier. Mais si nous nous trouvons bien en présence d’une œuvre de Valentin, nous devons y rencontrer certains traits qui dénotent la connaissance des doctrines égyptiennes, puisque Valentin était né ou avait été élevé à Alexandrie et que son système renferme quantité d’idées égyptiennes, ainsi que je l’ai démontré, je crois, dans mon Essai sur le Gnosticisme Egyptien. »

Le système syncrétique valentinien présente deux Sophia, l’une dans les mondes supérieurs, l’autre dans les mondes intermédiaires ce qui fait écho à une sagesse d’en-haut et une sagesse d’en-bas quoi que les Sophia valentiniennes se trouvent incluses dans un vaste système complexe d’émanations et d’agents secondaires, les « Receveurs ». D’ailleurs, chez Valentin, remarque Amélineau, beaucoup de mots communs aux courants gnostiques portent un sens particulier comme Æon, Archon, Plérôme… et demandent explicitations.

La Pistis Sophia est un texte particulièrement difficile mais un témoignage précieux des croyances et connaissances spirituelles de l’époque à la croisée de multiples influences traditionnelles. Il exprime aussi un déplacement de traits et pratiques des traditions de l’Egypte antique vers un christianisme en formation.

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