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Historia Occultae n° 15. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.

www.oeildusphinx.com

Sous la conduite avisée de Philippe Marlin et Emmanuel Thibault, H.O. poursuit son chemin d’exploration de la scène ésotérique et spirituelle.

Sommaire : Éditorial, par Emmanuel Thibault - Quelques notions philosophiques relatives au Seitaï d’H. Noguchi par Emmanuel Thibault - Au commencement « sera » le verbe par Christian de Caluwe - Tobit, héros du quotidien par Michelle Nahon - Du tronc de la veuve aux enfants de Veuve par Christian de Caluwe - Les cinq points parfaits de la maîtrise par Christian de Caluwe - Richard Khaitzine et les Éditions Venus d’Ailleurs par David Nadeau…

C’est donc un numéro pour une fois très maçonnique qui nous est proposé grâce à trois textes de Christian de Caluwe dont nous connaissons la pertinence. Il sait mettre l’érudition au service du processus initiatique évitant l’exercice si fréquent, et à perte, du commentaire pour lui-même. Son premier texte, Au commencement « sera » le verbe, pose justement la question du Verbe, de la vibration, de la langue, du langage, des sons, des mots et du sens.

« Ce sont, écrit-il, les textes sacrés à travers leurs prophètes, mais aussi les poètes vers lesquels il faut se tourner pour approcher cette vibration des origines inséparable de la lumière dont fait état le prologue de Jean : Au commencement est le Verbe ; le Verbe créateur. Celui qui nous agit. Il n’y a pas de commencement pour le Verbe de Dieu, car il est le principe même, la racine de l’essence divine. Blotti au sein de son éternité, il est sans origine, sans succession. Dieu, c’est l’Être et l’Être c’est la Vie. Le Non-Être contient en puissance l’idée du Verbe, de l’Être, il est Possibilité Universelle qui renferme la manifestation. Le Verbe est la parole vivante surgit de la pensée créatrice de Dieu. Reflet de la Lumière éternelle, il est un miroir de l’action de Dieu. La parole est pain et vin… »

Michelle Nahon nous fait appréhender le processus initiatique à travers l’histoire de Tobit, le père et Tobie, le fils, que nous retrouvons dans la Bible chrétienne catholique, le texte n’ayant été retenu ni par les protestants ni dans la Bible hébraïque. A travers l’analyse des événements vécus par Tobit et Tobie, à travers mythes et mythèmes, à travers les nombres également, Michelle Nahon aborde plusieurs marqueurs du cheminement initiatique : rapport à la loi, rapport au mal et fonction du mal, rapport au féminin et fonction du féminin, qu’est ce que la bonne volonté ? suffit-elle ? élaboration du symbole…

« Les temps n’étaient pas encore venus pour les humains selon ce conte, dit-elle, pour accéder à un certain niveau de symbolisme et amorcer le processus d’individuation ? Tobie a-t-il un autre plan de conscience à intégrer après celui de sa part féminine ? Celui de l’unité, de la conjonction, symbolisée par les deux parties de l’acte de reconnaissance ? Unifier la part animale et la part divine en lui comme l’indique le point de départ de son aventure entre son chien et l’archange ? »

Nous sommes bien dans le chemin ardu qui conduit de la dualité à la non-dualité.

Emmanuel Thibault poursuit son exploration très précise du Seitaï d’Haruchika Noguchi empruntant cette fois le regard de la philosophie, notamment la phénoménologie. En interrogeant les propositions de la phénoménologie allemande, de la pensée traditionnelle japonaise ou du bouddhisme de Nagarjuna, entre autres, il approche des réalités dont les mots ne peuvent rendre compte sans équivoque, vide, interdépendance, verticalité, volonté…

« Ce qui fait, pour l’humain, de cet Être absolu une « vérité », c’est la façon dont il en fait lui-même l’expérience subjective. L’expérience de la transcendance est effectivement cataclysmique pour l’ego ; soit le sujet en ressort capable de déployer un nouveau potentiel vital, soit il sombre dans la folie, incapable de gérer l’éclatement du soi. C’est la raison pour laquelle les approches traditionnelles proposent un long parcours initiatique fait d’intégrations progressives, d’exercices de développement de la conscience dans un cadre rituel, etc. Ce parcours vers un accès bien mené à la transcendance est spécifique à l’humain de par sa verticalité même. Il s’agit d’un potentiel, et non d’un impératif moral ou religieux. La question est beaucoup plus naturelle, si l’on peut dire, en ce qu’elle se rapporte à la nature de l’humain, à son architecture, un champ où le physique ne peut se distinguer du spirituel, on l’aura compris. »

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