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Franc-maçonnerie : le cœur et l’esprit par Julian Rees. Editions Cépaduès, 111 rue Nicolas Vauquelin, 31100 Toulouse.

www.cepadues.com

Comment passer d’une fraternité de désir à une réelle fraternité, mise en œuvre au quotidien ? Telle est le cœur de ce bel essai de Julian Rees à travers quelques « esquisses sur l’ésotérisme dans les rituels anglais ». Si l’ouvrage s’ouvre par un premier chapitre consacré à la fraternité, c’est que celle-ci imprègne tout l’ouvrage comme une philosophie.

« En tant que Francs-maçons, nous dit l’auteur, nous avons de nombreux exemples où notre organisation unitaire transcende les différences culturelles, politiques, raciales et confessionnelles. J’ai moi-même siégé dans une Loge avec des juifs et des musulmans, et dans une autre avec des catholiques et des protestants irlandais. Tout bien considéré, c’est une des principales raisons de notre existence en tant qu’Ordre. De nombreuses Loges ont des noms qui contiennent les mots « Harmonie » ou « Réunion ». Ce n’est pas un hasard. L’harmonie est aussi indispensable à la progression maçonnique que la méditation l’est dans notre religion. L’harmonie qui s’exprime le mieux par la musique ou la peinture peut aussi se manifester dans un mot, un geste ou un regard. L’harmonie peut être assimilée à la paix, intérieure et extérieure, où aucune querelle et aucune différence ne sont présentes pour perturber l’équilibre de nos sens ou l’équilibre de notre esprit. »

Sept chapitres constituent un chemin de sagesse : « En fraternité – Ce que veut dire « Franc-maçonnerie » – La Franc-maçonnerie dans sa réalité – L’art de la vérité – L’ordre issu du chaos – Bijoux et outils de travail », introduits par des œuvres superbes et hautement symboliques de Tanya Robinson.

Outre la réflexion, la pensée de ce que la Loge propose, Julian Rees insiste sur l’attention, sur une conscience aigue des mots, des gestes, des symboles, dans lesquels réside une opérativité particulière, qui élève. Il offre des pistes pour faire du langage une pratique initiatique, par exemple en décelant dans la phrase le mot-clé qui réoriente le propos.

Il commence parfois par ce que nous propose le monde profane, la télé-réalité, l’explosion de la navette Challenger en 1986 ou le rugby, par exemple, pour y chercher une porte vers la lumière. Ainsi, tout peut devenir matière à un travail réellement initiatique. C’est à chacun de déterminer le rapport, profane ou initiatique, qu’il veut établir avec ce qui se présente à lui-même. Julian Rees développe un art du questionnement qui ne s’enferme pas sur lui-même, il nous rappelle aussi que la spiritualité est poésie.

Le propos est à la fois très traditionnel et déroutant car il faut souvent prendre des sentiers peu fréquentés pour éveiller l’attention requise. Julian Rees ancrent les fondamentaux de la démarche maçonnique avec beaucoup de respect, de simplicité et de fluidité.

« La sagesse est la disposition qui permet à l’aspirant de reconnaître la justesse ou la vraie nature de quelque chose, parfois par simple contemplation. C’est l’entendement du vrai. Mais puisque le candidat peut très bien avoir une conception du vrai qui diffère de celle d’un autre, il lui en faut une conception universelle, celle qui est apportée par Dieu. Au cours de la cérémonie, nous faisons une prière pour que l’aspirant Franc-maçon puisse, à terme, atteindre la sagesse et révéler la beauté de l’Humanité Divine ou accéder à la Sagesse de Dieu, la sagesse absolue. S’il s’en revêt dès le début, aidé par le voyage maçonnique, il peut découvrir la beauté du divin. »

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