Marie-Madeleine au cœur du baiser

Marie-Madeleine au cœur du baiser de Carole Aliya.

Editions Lanore, 6 rue de Vaugirard, 75006 Paris.

https://fernand-lanore.com/

Les femmes ont été écartées de l’histoire de la vie de Jésus par les institutions de l’Eglise romaine. Celles sans qui le témoignage, et par conséquent la transmission, est impossible tiennent pourtant une place essentielle qui permet seul d’approcher la réalité de l’enseignement de Jésus.

Les travaux historiques et archéologiques permettent aujourd’hui de questionner et mieux comprendre la construction du christianisme et notamment tout ce qui fut écarté pour des raisons essentiellement politiques. Parallèlement, une tradition fluide autour des femmes, disciples ou proches de Jésus, notamment Marie-Madeleine, voit le jour.

Après Marie-Madeleine, la conscience éternelle, Carole Aliya consacre un deuxième ouvrage à « l’initiée la plus aimée ». Elle évoque ses différentes facettes et fonctions, femme mystique, femme enseignante, femme prophète, amante et amoureuse, reine et mage… et cherche à mieux cerner qui fut cette femme d’exception, au plus près de Jésus, et ce qu’elle nous dit.

Puisant dans les textes de Nag Hammadi, dans l’Evangile de Marie, Carole Aliya rassemble les indices, les témoignages, les bribes d’enseignement pour révéler une Marie-Madeleine vivante, entre textes anciens et intuitions. Il ne s’agit pas ici d’exégèse historique mais bien de la possibilité d’une voie, au delà de la foi ordinaire, une voie de connaissance directe.

Silence, Verbe, ombre et lumière, peur et désir, amour… Carole Aliya ouvre ou découvre un chemin initiatique tout en nuances angéliques que les hommes ont bien du mal à recevoir dans les temps anciens comme de nos jours. Elle cerne avec douceur la fonction initiatique de Marie-Madeleine.

« Elle est la guérisseuse de toutes les plaies qui auraient pu créer des disharmonies, des dyslexies, des opacités, des tranchées, des gouffres. Avec son verbe si précis, les confusions sont diluées dans des messages de pures délicatesses afin que tout se démêle et s’apaise. La transparence est apparue après une belle récolte des témoignages de leurs passés.

Marie-Madeleine préfère les êtres qui sont divinement dérangeants aux communs des mortels. Elle apprécie les fantasques qui sont toujours remplis de questionnements étrangement bons et doux, souvent drôles, loin des discours grandiloquents qu’il lui arrive d’entendre. »

L’initiation est profondément non institutionnelle, non conformiste, libertaire et impossible à contenir. C’est cette liberté que Marie-Madeleine incarne, incarnation que l’Evangile de Marie permet de saisir dans son déploiement. Le baiser est alors transmission. « La dimension du couple est au cœur du sujet de Marie-Madeleine. » nous dit Carole Aliya qui nous invite à « voir ».

Ce livre, plein de poésie et de sagesse, célèbre la beauté et la liberté à travers le message de Marie-Madeleine qui vient jusqu’à nous comme un écho lointain s’amplifiant lentement au lieu de s’éteindre au fil des temps.