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La Franc-maçonnerie est-elle un idéalisme ? de Marc Halévy. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
Ce livre est important car il s’attaque à des confusions courantes en Franc-maçonnerie pour rappeler ce qu’est l’initiation. « L’idéalisme, nous dit-il, est une maladie mentale dangereuse. », une maladie dualiste que Marc Halévy souhaiterait éradiquer. Il nous met en garde contre « la tentation dualiste qui déchire le Réel en deux mondes aussi artificiels l’un que l’autre ».
Pour nous aider à renouer avec le processus initiatique qui prend en compte le Réel et non l’idée du Réel il met à notre disposition une série de distinctions précises et de définitions qui permettent de mieux comprendre nos propres fonctionnements.
« Une idée est une représentation, une image (verbale ou autre) de quelque chose et, par construction, toute représentation contient beaucoup moins d’informations que la réalité ainsi représentée. L’idée permet donc la pensée qui, sinon, serait noyée, submergée ensevelie sous les quantités infinies et inutilisables d’informations dont l’immense majorité serait, sans doute, superfétatoire.
L’idée, donc, est une simplification de la réalité ; elle procède par épuration, par tri, par tamisage. Elle simplifie. Elle… idéalise ! »
Il insiste sue le fait que « l’idée est toujours inféodée à une intention » à ne pas confondre avec un objectif, un but, un idéal, une perfection à atteindre. Il s’agit de prendre en compte l’intention, non le but, toujours artificiel, pour construire un chemin éthique fait de vocation, d’identité, de probité, d’altérité, d’efficience, de cohérence.
Sur cette base, il interroge la nature et la fonction de la Franc-maçonnerie, appelant à rejeter les idéalismes modernes pour revenir à un socle initiatique intemporel, hérité du passé. Il examine rapidement les différentes conceptions de Dieu développées par les êtres humains et rappelle que la Franc-maçonnerie ne tranche pas sur le sujet. « Elle exige seulement, dit-il, la foi en un principe de cohérence qui est à l’œuvre partout dans le Réel, principe qu’elle appelle le Grand Architecte de l’Univers. »
Il oppose deux approches, l’une idéalisante, l’autre plutôt constructiviste, qu’il privilégie.
« Le constructivisme est la doctrine qui affirme que tout se construit par accumulation de « couches » successives, sans plan prédéfini, mais porté par une intention de plénitude, en faisant comme on peut avec ce qu’il y a de disponible, ici et maintenant.
Telle est la grande loi du réel. »
Il y a bien sûr un grand intérêt à se saisir de ce qui se présente comme matière de l’œuvre, c’est le principe même de l’initiation, cependant Marc Halévy, il en est conscient, n’échappe pas à une certaine simplification et à la tentation dualiste, par exemple quand il oppose profane et initié, en raison des limites du langage lui-même.