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Les sublimes lumières du Maître-Ecossais de Saint-André par Dominique Vergnolle. Edition La Tarente, Mas Irisia, Chemin des Ravau, 13400 Aubagne.

https://latarente.fr/

Nous devons déjà à Dominique Vergnolle un excellent ouvrage consacré au Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte, publié chez le même éditeur. Dans la même veine, il délivre là un remarquable travail, essentiellement historique, sur ce grade essentiel du Rite Ecossais Rectifié, le Maître-Ecossais de Saint-André.

La rédaction du rituel de Maître-Ecossais de Saint-André est le dernier travail de Jean-Baptiste Willermoz (1744-1836). Il parachève le Régime Ecossais Rectifié. Esquissé dès le convent de Wilhelmsbad en 1782, il fallut attendre 1809 pour que Jean-Baptiste Willermoz en assure la rédaction finale.

Ce grade mérite un intérêt tout particulier. Etant le dernier travail de Willermoz, nous pouvons penser qu’il lui aura accordé une attention particulière. Dominique Vergnolle voit dans ce rituel « le véritable testament maçonnique et illuministe de Willermoz ». Nombreux sont ceux, au sein du RER, qui considèrent ce grade comme la clé opérative du rite.

Dominique Vergnolle commence par revenir sur la genèse et les premières traces de l’écossisme maçonnique en France mais aussi dans les Etats allemands, particulièrement à travers la Stricte Observance Templière, ceci jusqu’au Convent de Wilhelmsbad qui pose les principes et les formes du Régime Ecossais Rectifié.

Il identifie ensuite les sources diverses qui concourent à la cohérence du RER : héritage des grades écossais et hauts grades pratiqués en France, emprunts aux grades écossais allemands et à l’Ecossais Vert, influence du système suédois à travers Charles de Hesse qui pèse sur cette élaboration et enfin l’apport fondamental de la doctrine de la Réintégration de Martinès de Pasqually et de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers, l’une des matrices du RER.

Dominique Vergnolle, rassemble sous le titre « Les Lumières » tout ce qui compose la puissance symbolique du Maître-Ecossais de Saint-André à travers les décors, les tableaux du grade, l’arithmosophie du grade, les instructions, insistant sur ce qui porte le passage de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle Alliance, inscrite dans la référence à Saint-André.

En épilogue, il revient sur la question, toujours complexe, du caractère chrétien du rite et surtout de la nature du christianisme auquel se réfère Willermoz, nature gravée dans les rituels. Reste à préciser pour chaque concerné comment dépasser un christianisme formel, moral, social, religieux, pour approcher le sens profond de l’incarnation et de la résurrection.

« Ce sera donc, précise Dominique Vergnolle, au grade de Maître-Ecossais de Saint-André que la nature du christianisme sera révélée. La résurrection d’Hiram et la Jérusalem céleste font un emblème clair de la résurrection du Christ et de la Parousie. »

Cependant, cette orientation imprègne déjà les premiers grades pour s’épanouir dans ce dernier grade symbolique.

L’ouvrage, nécessaire, très clair, très construit, très étayé, replace l’élaboration du grade dans une perspective temporelle longue, nécessaire à sa compréhension historique. Il pose aussi quelques jalons indispensables pour en pénétrer toute les possibilités spirituelles et opératives, pour qui souhaite aller au-delà des discours et des commentaires et saisir toute l’importance d’un grade « central » par plusieurs de ses apports.

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