Origine et gouvernance du Rite Ecossais Ancien et Accepté

Origine et gouvernance du Rite Ecossais Ancien et Accepté par un Grand Commandeur de Claude Collin. Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de Paris, 38000 Grenoble, France.

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L’ouvrage de Claude Collin vient à point pour préparer le cent cinquantième anniversaire du Convent Universel des Suprêmes Conseils réunis à Lausanne du 6 au 22 septembre 1875, un événement majeur dans l’histoire du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Ce sera en 2025.

Claude Collin, qui fut Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, qui a notamment une mission de conservation du REAA, retrace en effet dans ce livre l’histoire, complexe, agitée et féconde du rite maçonnique le plus pratiqué au monde, ses évolutions, y compris récentes dont il fut un témoin et un acteur privilégié.

Ce tableau synthétique de l’histoire du REAA et de la Franc-maçonnerie ne pourra sans doute pas satisfaire l’historien rigoureux, par exemple sur la relation entre Compagnonnage et Franc-maçonnerie, en raison du choix de l’auteur de donner une vision globale de la vie du rite au sein de la Franc-maçonnerie et des sociétés qui l’accueillent, mais elle permet au lecteur de développer un sens de l’histoire maçonnique. Les institutions maçonniques sont vivantes et avant tout humaines. Elles n’échappent pas aux vicissitudes des groupes humains et sont rattrapées régulièrement par leur époque. Mais, parfois, elles précèdent l’époque et se montrent fertiles. Elles s’éloignent parfois du projet initiatique qu’elles ne devraient jamais perdre de vue mais savent aussi s’en rapprocher, comme chaque individu engagé dans le processus de l’initiation maçonnique.

Claude Collin suit la chronologie de l’histoire du REAA, en s’appuyant sur les documents, soulignant ce qui lui semble important, prenant en compte les limites et les forces des analyses, signalant les contradictions. La tâche est ardue car la floraison des événements qui troublent et masquent le projet initiatique font perdre de vue la mise en œuvre réelle de celui-ci. Pourtant, ce qui se dessine sous le voile des difficultés et des avancées, c’est la permanence du rite, sa lente transformation, rendue nécessaire par les changements sociétaux, sans perdre de vue ses valeurs, sa puissance symbolique et sa profondeur. L’Art royal demeure nous dit Claude Collin qui pense les progrès à réaliser :

« Il semble que la foi maçonnique devrait constituer l’effet de la motivation ontologique de l’adepte. Cela signifie « penser le Rite, le vivre profondément, en appliquer ses enseignements à tous les niveaux de notre vie ». Mais encore faut-il connaître ledit Rite, ses origines, son évolution, et c’est peut-être là tout l’objet du témoignage qui nous a incité à provoquer le désir de savoir d’où l’on vient, qui l’on est, où l’on est, et surtout où l’on va, en définitive l’aspect le plus important de notre réflexion. C’est à ce prix que l’Ordre Ecossais pourra poursuivre son glorieux destin. »

En effet, l’avenir des institutions maçonniques n’est aucunement assuré même si la voie maçonnique, elle, en tant que nécessité ontologique, est appelée à perdurer.

Claude Collin s'adresse à un jeune initié découvrant le rite : « Le Rite lui offre tous les outils dont il peut avoir besoin afin d’entamer ce beau voyage qui peut le conduire vers les plus hauts sommets de sa spiritualité intérieure, même s’il ne peut encore en soupçonner la richesse. »