
Eveil et conscience de la pureté de l’être de Carole Aliya. Editions Edinter et Rafael de Surtis, BP 15, 91450 Soisy-sur-Seine.
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Carole Aliya poursuit son voyage dans les terres de l’Eveil avec une fraîcheur et une profondeur qui tranchent avec la lourdeur pierreuse ambiante. Elle célèbre la vie avec art, simplicité et lucidité. Cet art est celui de la conscience dès lors que l’artiste rompt radicalement avec son propre mensonge. C’est par touches élégantes que Carole Aliya peint l’invisible pour le révéler avec respect. Ici, en soulignant, là par un contre-jour, ailleurs par un pastel inattendu.
Cheminer vers le simple, se dénuder, en finir avec les mensonges, tenir à distance les concepts n’est pas à la portée de celui qui n’a de cesse que de se répliquer lui-même dans une histoire personnelle qui sépare quand le chemin ne vise que la non-dualité. Homère déjà…
« Peut-on dire que nous avons trouvé ? interroge Carole Aliya au tout début de l’ouvrage. Non, en réalité, nous pouvons toujours aller plus loin, plus en profondeur, plus en conscience. Rien n’est statique. Tout est toujours en mouvement. Même si nous avons basculé dans l’infini et que nous sommes infinis, laissons-nous nous déployer et découvrir finalement la vérité, cette infinie bonté, cette infinie conscience, cette infinie sagesse. Elle n’en aura jamais assez de nous offrir des profondeurs… Nous sommes dans un puits sans fond à explorer. Et c’est merveilleux car c’est s’offrir une vie sans lassitude, une vie pleine de tendresse et de découvertes constantes. »
Accueillir ce qui se présente et aller au-delà. Que cela soit le banal quotidien, la religion ou l’extraordinaire. Il s’agit de traverser la rivière de l’illusion. Pour cela, Carole Aliya propose d’en finir avec le contrôle et la prétendue maîtrise pour « entrer dans le mouvement de la vie » et reconnaître la Beauté de ce qui est.
« La voie initiatique, c’est jouer de concert avec Dieu, s’amuser à sentir le mouvement, tendrement, délicatement. Toute brutalité envers nous, autrui, la terre, la vie fermera les portes de l’infini. »
La poésie du propos porte une véritable fraternité, un appel à l’affranchissement, à la saisie de « Je suis » et à son dépassement, un sens pur de la liberté. Ceci n’empêche pas les mises en garde :
« Hélas, la lumière utilisée par un être non purifié, non éveillé ou pur ego, pur orgueil devient ombre car elle est détournée. Elle devient source de confusion. Ego pour ego… dimension plate ou redevenue ténèbre. Et les ténèbres reviennent parmi la lumière. La lumière est détournée, amalgamée, rajoutée : une enclume sur une rose. »
Ce beau livre, Révélations au cœur de l’invisible. Pièges et discernement, davantage voyage que livre, sans souci de vérités, célébration multiple, empli de joies non conditionnées, touche l’essentiel.
« Ne pas reproduire
Pour sortir des carcans
Même si brillants,
Même si doux, si tendres,
Pour sortir des obligations,
Semblant être si réelles,
Pour sortir des interdictions,
Si enfermantes,
Des affirmations
Qui ne sont que tromperies
Pour trouver le joyau.
Il n’est pas sur terre
Même si tout a été donné
Même si nous restons cloîtrés.
Trouver sa Liberté
N’entendre qu’Elle
Et la suivre quoiqu’il advienne. »