Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les hauts grades du Rite Français. Histoire et textes fondateurs. Le Régulateur des Chevaliers maçons de Pierre Mollier. Collection Renaissance Traditionnelle. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

http://www.dervy-medicis.fr/

 

Les hauts grades du Rite Français, désignés comme « Ordres de Sagesse » furent fixés en 1784.

Pierre Mollier décrit les circonstances de la naissance de ces hauts grades dans le contexte de mutation de la Franc-maçonnerie qui devait aboutir à la création du Grand Orient de France. Ce fut la nécessité d’une doctrine propre aux hauts grades qui poussa le Grand Orient à ouvrir une « Quatrième chambre », une « Chambre des grades » dont la mission est la rédaction des grades au-delà des trois grades d’Apprenti, Compagnon et Maître.

 

Pierre Mollier remarque avec pertinence les questionnements méthodologiques au sein  de cette chambre. Faut-il (comme le fit globalement Jean-Baptiste Willermoz pour le Régime Ecossais Rectifié) établir le but et construire les rituels comme chemin vers ce but ou bien partir de la réalité maçonnique de terrain pour l’organiser, option qui sera privilégiée ?

Si la « Chambre des grades » ne mena jamais à son terme le travail engagé, ses travaux ne sont pas sans intérêt. Ce fut une autre instance, le Grand Chapitre Général, qui chercha à mettre de l’ordre dans les hauts grades déjà pratiqués, les organisant en cinq Ordres, chacun des Ordres étant représenté dans un grade synthétisant les enseignements de sa famille de grades. Le premier Ordre est fixé dans le grade d’Elu Secret, le deuxième dans celui de Grand Elu Ecossais, le troisième dans le Chevalier d’Orient, le quatrième dans le Souverain Prince de Rose-Croix, le cinquième Ordre apparaissant au XVIIIème siècle plutôt comme un « bureau de correspondance ».

En décrivant la vie des diverses instances maçonniques impliquées dans la mise en œuvre des hauts grades du Rite Français et de ceux qui les composent depuis cette phase initiale jusqu’à nos jours, Pierre Mollier fait œuvre d’historien bien sûr, faisant honneur, une fois de plus, à son vieux maître René Guilly, mais il offre l’opportunité au lecteur d’un rapport ajusté au rituel. Tantôt sacralisé, tantôt dédaigné, le rituel est le fruit d’un labeur, même si l’inspiration n’est pas absente du processus d’écriture. Le rituel s’élabore à la croisée de la pragmatique et de la poésie opérative mais aussi de multiples influences institutionnelles et personnelles, du hasard également. Les rituels ont parfois leur propre vie et c’est finalement leur mise en pratique qui en détermine l’intérêt ou la pauvreté opérative réelle.

L’ouvrage, très bien illustré, propose en fac-similés le Régulateur des Chevaliers Maçons, à savoir le Cahier du Très Sage, le Cahier de l’Architecte, le Cahier de l’Orateur. En annexe, le lecteur trouvera de très nombreux documents, certains de grand intérêt comme les 81 grades des neuf séries de l’Arche du cinquième Ordre.

Il convient de saluer comme il se doit ce magnifique travail qui fera date dans la compréhension des origines et de la nature d’un rite pratiqué aujourd’hui par des milliers de Francs-maçons.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :