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Le bonheur avec Spinoza. L’Ethique reformulée pour notre temps de Bruno Giuliani, Editions Almora.

Bruno Giuliani, professeur agrégé et Docteur en philosophie de l’Université de Nice Sophia Antipolis est aussi créateur de la biosophie, une pédagogie de la joie, du bonheur et de la sagesse. Il nous propose une superbe introduction à la pensée de l’un des rares penseurs non-dualistes de l’Occident, une pensée essentielle pour nos temps de bouleversement.

L’œuvre spinoziste est un hymne à « l’unique et éternelle présence de tout ». Bruno Giuliani, conforme en cela à la tradition des approches non-dualistes, annonce d’emblée de quoi il s’agit :

« Si l’éveil de notre conscience à la connaissance suprême doit un jour se produire, ce sera donc indépendamment de notre volonté et de nos efforts. Contre toute attente, aucune pratique spirituelle n’est donc utile pour s’éveiller… La compréhension est tout, et elle peut surgir à tout moment, comme une grâce, dans la danse du mystère. La seule chose que nous pouvons « faire » , c’est « méditer », c’est-à-dire nous abandonner. Vider notre mental et ouvrir les yeux de l’esprit pour voir qu’il n’existe en réalité personne pour faire quoi que ce soit. Nous pouvons nous détendre et laisse agir la Vie en nous abandonnant à sa danse : « conscience est tout ce qui est » comme le dit Ramesh Balsekar à la suite de Nisargadatta. Seule l’expérience mystique compte : voir qu’il n’existe aucune différence entre Dieu et moi, entre la transcendance et l’immanence, entre l’être et le paraître, le temps et l’éternité… »

Pour Spinoza, « la réalité et la perfection sont la même chose ».

Bruno Giuliani, pour qui « La joie n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin. » nous fait voyager dans L’Ethique, « le plus grand livre de philosophie de tous les temps », ce faisant, il nous invite à expérimenter la conscience non-duelle, cette plénitude du vide toujours présente sous les contractions de l’apparence. Spinoza est non seulement le philosophe des philosophes mais celui par qui nous dépassons la philosophie, nous la traversons en la reconnaissant elle-même comme simple apparence.

Au cœur de la question, la beauté et la liberté : « Nous avons tous le pouvoir de percevoir la splendeur du réel et de vivre dans la liberté. », liberté d’être Dieu : « ce qui apparaît [dans l’expérience non-duelle] est exactement le même monde qu’avant, mais vécu sans sentiment de séparation avec une félicité incroyable, plus profonde que toute joie pensable, que Spinoza appelle la béatitude et qu’il définit comme la joie infinie d’être Dieu. ». Un Dieu non conçu et inconcevable « dont l’autre nom est la nature », la Vie.

Parcours plutôt que livre, Le bonheur avec Spinoza comprend cinq étapes. Après une introduction méthodologique sur « la conversion à la philosophie », la première partie, Ontologie aborde le thème de L’être infini : Dieu, c’est-à-dire la nature. La deuxième partie, Anthropologie traite de L’être humain : l’esprit et le corps et s’emploie à dissoudre l’illusion dualiste. La troisième partie, Psychologie aborde L’affectivité : les passions et les vertus et introduit à une sagesse du quotidien. La quatrième partie, Ethique s’intéresse au Bonheur : la raison et la liberté. La cinquième partie, Mystique consacre La béatitude : la joie et l’éternité comme permanence de l’amour et de la liberté accessibles à l’instant-même.

« L’esprit du sage, conclut Bruno Giuliani, vit pratiquement sans connaître de trouble et cela quoiqu’il arrive, le pire comme le meilleur. Possédant par une sorte de nécessité éternelle la conscience de soi-même, de la Vie et des choses, il ne cesse jamais d’être libre et actif, et il jouit en permanence de la plus profonde sérénité et de la plus haute joie, autrement dit du plus parfait bonheur. »

Editions Almora, 51 rue Orfila, 75020 Paris.

www.almora.fr

 

 

Tag(s) : #Philosophie
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