Le Rite en 33 grades, de Frederick Dalcho à Charles Riandey par Alain Bernheim, Editions Dervy.
Alain Bernheim est un historien renommé de la Franc-maçonnerie, premier français à rejoindre les Quatuor Coronati de Londres. Il nous livre ici un travail remarquable sur des étapes-clés de l’histoire de ce rite en 33 grades qui nous est devenu familier sous le nom de Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Cette genèse chaotique, parfois violente, qui opposa des francs-maçons entre eux, aussi bien en France qu’en Europe, met en scène des protagonistes parfois cannibalisés par des désirs on ne peut plus profanes qui ne devraient pas se manifester dans le temple.
A tel point que Alain Bernheim fut interrogé sur l’opportunité de publier un tel livre :
« Mais pour certains, ce rôle ne fut pas toujours à leur honneur. D’où la question qui m’est souvent posée : n’est-ce pas nuire à la franc-maçonnerie que de ressusciter ces événements du passé ? Ma réponse est claire : les responsables sont ceux qui se comportèrent comme ils le firent et non ceux qui sont à la recherche de la vérité. »
Ce travail monumental est le fruit de vingt années de recherches rigoureuses sur des événements méconnus des francs-maçons mêmes du REAA.
Le rite en 33 grades annonça son existence en 1803.
Ce livre de sept cents pages, dont deux cents pages de documents qui viennent appuyer la démonstration de l’auteur, « commence par décrire, presque au jour le jour, la genèse et le déroulement du drame qui déchira maçons français et européens lors de la scission qui amena la création du Suprême Conseil pour la France, il y a moins d’un demi-siècle. On découvrira ensuite les révolutions intérieures des deux Suprêmes Conseils des Etats-Unis d’Amérique au XIXème siècle et leurs rapports de confiante amitié avec le Grand Orient de France, puis la rupture de ces rapports en 1870 qui les amena alors à établir des relations avec le Suprême Conseil de France avec lequel ils n’en avaient aucune depuis 1821. On lira aussi dans quelles circonstances singulières les trois Suprêmes Conseils des Îles Britanniques ont été fondés. ».
De l’histoire donc, mais de l’histoire qui permet de comprendre la situation particulière présente du REAA en France et en Europe. De l’histoire mais aussi du mystérieux et du romanesque dans ces parcours personnels mouvementés où la sagesse et l’ambition se heurtent.
Le travail, d’une grande rigueur, d’Alain Bernheim fera date dans l’étude du REAA tant il rétablit une vérité historique à partir de faits vérifiés replacés dans leurs contextes et non plus de distorsions, approximations ou omissions.