Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les mille visages de l’Un, un voyage dans la non-dualité par Viator, Editions Almora.

En huit parties, Dieu, (afin de commencer comme Spinoza, nous dit-il) L’autre de Dieu, Le Temps, Topologie du moi, La Liberté, Parmi les hommes, L’action, Le livre, et celui qui se tient derrière, Viator propose un voyage sans fin en non-dualité, composé, comme une musique sans refrain, de métaphysique et de philosophie du quotidien.

Ce tissage entre métaphysique non-duelle et vie quotidienne se révèle très fructueux. Deux extraits, pour exemples, qui montrent tout l’intérêt de cet essai :

 

« Les philosophies de l’immanence, le bouddhisme par exemple, affirment que dans la réalité il n’y a aucune maintenance d’un phénomène quelconque, qui apparaît et disparaît dans le même mouvement. Il n’y a que, dans le moment présent, surgissement de la plénitude de « ce qui est ». Pour le dire avec les mots de la métaphysique : l’être est ce par quoi apparaissent les étants, et c’est la raison pour laquelle l’être ne peut être une chose, ni un sujet, ni une personne, mais un acte. On l’exprime, non par un nom, mais par un verbe. L’être n’est pas (un quelque chose), mais il y a, renouvelé instant après instant, donation d’être. »

 

« Tout ce qui me traverse, me travaille et me retourne jusqu’à la moelle des os, est donc passionnelle en ce sens. La raison n’est qu’une autre forme, une autre couleur de la passion. C’est pourquoi il n’est pas très utile de chercher à discriminer, et à valoriser l’un plutôt que l’autre. Si quelque chose en moi (passion ou raison) semble l’emporter, alors ne rien retenir, mais accueillir tout ce qu’elle emporte, tout ce qu’elle apporte avec elle. La folie, la maladie contiennent toujours en leur sein de grands morceaux de sagesse, qui ne se rencontreront pas ailleurs. Même dans ses moments les plus excessifs, le grand vent de la passion du monde est aussi le souffle vivifiant de sa grande raison.

Un exemple ? Je me mets en colère. Inutile, en tout cas sur le moment, de chercher à savoir si ma colère est juste ou non, s’il s’agit d’une sainte ou d’une méchante colère. Je la laisse simplement me pénétrer jusqu’au cœur de mon être, jusqu’au fond de mon ventre, car c’est seulement ainsi qu’elle me travaille véritablement. La colère n’est qu’un aspect particulièrement dynamique de mon être, ni moins réel, ni moins vrai que les autres… »

 

De mises à distance en inclusions, Viator invite le lecteur à traverser l’apparaître et reconnaître ce qui demeure. Même si parfois, il semble s’arrêter en chemin pour éviter d’emmener le lecteur marcher au-dessus du vide, les mots établissent la nécessaire lucidité sur nos instants communs et nos causalités supposées.

 

« Ne rien espérer de nos proches, et moins que rien de ceux qui nous sont les plus proches. C’est alors qu’ils nous donneront tout, et plus que tout. Tel est le grand secret de la relation amoureuse. »

 

Ce dialogue avec le lecteur, par ses multiples entrées, ses simultanéités, ses paradoxes, ses enchantements et ses désillusions, ses pressentiments et ses questionnements, tend vers le simple, vers ce qui est là.

 

Editions Almora, 51 rue Orfila, 75020 Paris, France.

www.almora.fr

 

Tag(s) : #Eveil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :