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A.E. van Vogt, passeur cosmique sous la direction de Joseph Altairac, Editions de L’Oeil du Sphinx.

L’idée d’une anthologie critique consacrée à l’œuvre d’Alfred Elton van Vogt est non seulement excellente mais précieuse. Cet auteur, qui aussi étrange que cela puisse paraître reste encore contesté par certains tenants d’une science-fiction « scientifique », apporta beaucoup non seulement à la littérature SF mais au monde des idées en popularisant certains concepts clefs de la sémantique générale de Korzybski ou en inventant le nexialisme et la pensée en réseau. A.E. van Vogt est un précurseur ou plus exactement, comme le titre le suggère, un passeur de pensées originales et avant-gardistes.

Si aujourd’hui il est presque unanimement considéré comme l’un des maîtres de la science-fiction, ce voyageur des mondes imaginaires dérange encore en bousculant les conventions et les règles.

C’est sans doute Le monde des Ā et Les joueurs du Ā qui apportèrent la célébrité à cet auteur hors norme. Son interrogation portait en effet davantage sur le langage comme vecteur de formation des mondes que sur la technologie ou l’astronomie.

La Faune de l'espace avait déjà montré cette orientation à travers le personnage du nexialiste Grosvenor, héros de cette aventure.

Les nombreuses contributions rassemblées dans ce livre montrent la diversité des réceptions de cette œuvre. A l’époque, la sémantique générale intriguait ou irritait. Même les défenseurs de van Vogt comme Gérard Klein n’avaient pas pleinement, et c’est normal, mesuré l’impact de la sémantique générale sur les sciences de la communication, les thérapies, l’analyse des systèmes complexes ou des méta-systèmes comme celui de la pensée intégrale de Ken Wilber. Korzybski est un précurseur dont la pensée sera véhiculée par ricochets osés dans les ouvrages d’A.E. van Vogt

L’ouvrage de Joseph Altairac rassemble une trentaine d'essais signés Arthur J. Cox, Gérard Klein, Jacques Goimard, Alexei et Cory Panshin, Pierre Giuliani, François Bazzoli, Joseph Altairac, George W. Barlow… certains inédits ou publiés pour la première fois en langue française, s’étalant de 1942 à 2009, pour former une véritable « exégèse van vogtienne ».

On dira parfois de l’œuvre de van Vogt qu’elle est insensée et c’est justement cet insensé là qui fait sens, et de quelle manière, pour peu que le droit de rêver ne soit pas l’objet d’une auto-confiscation. A découvrir, à relire… pour le plaisir voire plus si affinité.

Les Editions de l’Oeil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris.

Tag(s) : #Science-fiction
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