Vivre la bienveillance et l’amour. Méditations et paroles du Bouddha par Animitto. Editions Almora, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
Animitto, ancien moine bouddhiste français, psychologue, enseigne la méditation de pleine conscience. Pour ce livre, il a traduit du pali le Metta Sutta de Bouddha, « Le discours sur la bienveillance », afin d’en réaliser un commentaire approfondi.
« Le Metta Sutta, indique-t-il, fait partie des textes bouddhistes les plus célèbres. (…) Dans les pays bouddhistes, ce texte sacré fait partie des chants de protection récités par les moines lors de cérémonies religieuses ou lors de dons aux moines pour diffuser de la bienveillance à tous les êtres et leur souhaiter le meilleur dans leur vie. »
La bienveillance, ou « amour bienveillant » est au cœur de l’enseignement du Bouddha, à la fois comme principe et comme pratique quotidienne.
Quels que soient les versions du texte, les bienfaits de la pratique associée sont nombreux : stabilité attentionnelle, relations harmonieuses, libération de l’esprit, protection, sérénité, etc.
Le texte, court et dense, est composé de dix versets présentés en pali et en français. Chaque verset est commenté, phrase par phrase, parfois mot par mot, et mis en relation avec d’autres textes bouddhistes afin d’en préciser le sens et la mise en œuvre et de mettre en avant la grande cohérence de l’enseignement du Bouddha pour laisser émerger « une bienveillance naturelle ». Il ne s’agit pas de dogme, de contraintes rigides mais, au contraire, d’une pleine conscience, d’un plein discernement du contexte, qui permettent à la bienveillance de se manifester de manière ajustée.
Les conseils et les orientations du Metta Sutta sont commentés afin de favoriser la mise en pratique. Animitto propose plusieurs types de pratiques depuis la multiplication des actions de bienveillance dans une journée jusqu’aux méditations guidées inspirées par le texte, en passant par des pratiques de récitations ou psalmodies.
« Au-delà des opinions et des traditions sur l’éveil, chacun peut être sincère avec lui-même, en observant ses comportements et ses états d’esprit au quotidien pour savoir s’il a besoin de développer sa bienveillance universelle. C’est d’ailleurs une des qualités spirituelles (parami) à cultiver dans le Theravada : la sincérité ou la vérité (sacca), en même temps que la bienveillance (metta). C’est justement ce que le Metta Sutta nous invite à faire : « ne pas aller dans l’opinion (verset 10) et « être droit et honnête » (verset 1) ».
Cette droiture et cette honnêteté ne relèvent pas d’une morale extérieure mais d’une éthique interne liée au respect de notre propre intégrité. C’est pourquoi la mise en œuvre de la bienveillance ne peut se faire sans méditation de pleine conscience ou vipassana afin de ne pas s’identifier aux phénomènes qu’ils soient matériels ou mentaux.
L’enseignement du Bouddha, parce qu’intemporel, peut concerner tout un chacun, indépendamment de sa culture. Le Metta Sutta, philosophie sociale de la bienveillance, art de vivre ou voie d’éveil, s’adresse à tous.