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Le Tracé Primordial. La géométrie secrète des bâtisseurs par Frédéric Beatrix. Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.

http://www.dervy-medicis.fr/

Avec ce livre, Frédéric Beatrix met son expertise architecturale au service de la tradition des bâtisseurs, en quête de l’archétype du Temple, de son Tracé Primordial et de ses nombreuses expressions tangibles dans le monde. Cette recherche, aussi exigeante que passionnante trouve son origine dans un constat :

« Les écoles d’architecture, écrit l’auteur, enseignent que l’architecture sacrée en général et celle des cathédrales gothiques en particulier sont sous-tendues par un ou des tracés régulateurs, c’est-à-dire un tracé géométrique particulier qui structure l’épure architecturale. L’instruction sur ce sujet est assez courte, puisque nous ignorons en réalité à peu près tout des tracés régulateurs. En effet, il existe extrêmement peu de traces documentées, écrites ou graphiques, concernant l’art du trait avant le XVe siècle. Cette rareté est à mon sens un enseignement : manifestement, les arts, sciences et techniques des bâtisseurs se transmettent, depuis la haute antiquité, par un autre média. Un média qui ne nécessite ni lecture ni écriture et qui est parfaitement inaltérable dans le temps, un média qui précède l’humanité et lui succédera aussi : la géométrie. »

La géométrie, qui constitue le cœur de cette étude, intéresse au plus haut point les courants initiatiques dont le Compagnonnage ou la Franc-maçonnerie, en réalité tous ceux qui savent que le Temple, en son archétype, ou à travers ses expressions, est aussi « Temple de l’Homme ».

Frédéric Beatrix a identifié ce Tracé Primordial en étudiant ses expressions magistrales que sont les grands édifices sacrés. Il s’agit, nous dit-il, non seulement d’une épure architecturale mais d’un « langage de la Connaissance ». Il nous propose un voyage de découverte et d’intégration de cette épure et de ce langage depuis la Grèce antique.

Il insiste sur le fait que « Ce Tracé Primordial qui dessine l’épure du temple est une géométrie très particulière avec un certain nombre de qualités étonnantes qui ont un intérêt opératif certain pour les bâtisseurs. »

Il note le « caractère fractal du Tracé », remet à sa place la « section d’or », rappelle l’importance du « pentagone dans le carré long », du « décagone dans le sanctuaire » et du « triangle de Kepler », dans le sanctuaire également. Il aborde bien sûr la question des « quadratures du cercles » et la fonction des polygones réguliers.

Il peut ainsi revenir sur le sujet du Temple de Salomon, de ce que nous disent le mythe et l’histoire. Il observe les rapports entre le Temple de Salomon, le Temple d’Héra de Samos et le Temple d’Artémis à Ephèse qui tendent à manifester le Tracé Primordial.

Une longue partie de l’ouvrage est consacrée à la transmission des principes de ce Tracé, plans à l’appui, à travers le temps, depuis l’Antiquité. Frédéric Beatrix cherche ainsi à mettre en évidence « une chaîne fraternelle qui va permettre la transmission du Tracé Primordial.

Il s’intéresse également aux maîtres-maçons à travers quelques grandes figues comme Andrea Palladio, Philibert de l’Orme, Inigo Jones ou Nicholas Hawksmoor, avant de définir ce qu’il nomme « géométrosophie ».

A partir de la définition de la géométrie donnée par Platon dans La République, Frédéric Beatrix considère que « l’architecte qui emploie la géométrie comme langage signifiant de la Connaissance est un maître en géométrosophie, tout comme un philosophe qui charpente la Connaissance par des procédés géométriques. Le premier dans cette longue chaîne fraternelle des géométrosophes est vraisemblablement l’architecte de la première pyramide à Saqqarah : Imhotep. »

Une chaîne de transmission, partiellement invisible, a permis que la géométrie, comme « langage universel du Cosmos, c’est-à-dire l’Ordre et le Tout », condense et préserve un enseignement essentiel, malgré les profanations d’acier et de béton, des dernières décennies.

Il y a beaucoup à apprendre dans ce livre qui en appelle un autre, déjà annoncé par l’auteur.

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