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La Table des 2400 noms. Préface de Thierry-Emmanuel Garnier.

Editions Arqa – https://editions-arqa.com/

En 2019, Georges Courts a découvert, avec bonheur, dans la librairie parisienne Florence de Chastenay, un manuscrit d’exception du XVIIIe siècle, de très bonne qualité nous dit-il, de la Table des 2400 noms (on parle aussi de Registre) qui sert à la mise en œuvre des opérations théurgiques de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers. Ce manuscrit serait selon Thierry-Emmanuel Garnier et Georges Courts antérieur à celui de Prunelle de Lière, conservé à la Bibliothèque de Grenoble, référence jusqu’alors. Il est en effet annoté par Pierre André de Grainville.

Les précédentes éditions proposées par Robert Amadou du manuscrit de Grenoble, d’abord chez Cariscript en 1984, celle de Bélisane en 1987, puis celle, plus étoffée, en 2001, sous le titre Les Angéliques, du CIREM, Centre International de Recherches et d’Etudes Martinistes, sont toutes épuisées. Les intéressés, peu nombreux en réalité, utilisent depuis des photocopies ou des versions numériques de ces éditions passées. Cette nouvelle édition en fac-similé aurait pu venir compléter, peut-être couronner, un ensemble indispensable à la pratique. En effet, ces éditions sont avant tout faites pour l’usage, les Tables sont inutiles à ceux qui ne pratiquent pas sérieusement la théurgie coën. Restent les collectionneurs, peu nombreux également…

Malgré une très belle couverture rouge et or, pour l’édition dite de « grand luxe », l'ouvrage est composé essentiellement de 150 pages de copies de piètre qualité, beaucoup de mots étant illisibles comme certains caractères et hiéroglyphes. Une transcription est proposée à part mais sans les signatures, par conséquent d'un usage fort peu pratique. Par ailleurs, on apprend dans une note, qu'une édition plus complète, construite à partir de la confrontation des manuscrits de Grenoble et de Metz, est en préparation « avec la totalité des noms des angélies, des glyphes, etc., composant la « Table des 2400 noms ». A quoi bon celle-ci ?

Nous attendrons donc avec intérêt ce second volume qui ne reprendra pas le fac-similé. Notons que quelles que soient la qualité et la rigueur du travail de Georges Courts, l’absence de reproductions correctes du manuscrit restera préjudiciable. En effet, il ne sera pas possible d’interroger les choix, il y en aura nécessairement, faits par Georges Courts dans cette exégèse.

Contacté, Thierry-Emmanuel Garnier, directeur des éditions Arqa et artisan de cette publication, trouve son édition très réussie. Dans une préface trop exaltée, il semble ignorer l'édition du CIREM de 2001, plus complète que les précédentes, argumentée par Robert Amadou et, malgré une fabrication très artisanale, très lisible et utilisée de façon privilégiée par les opérants depuis plus de deux décennies. Il semble donc un peu tôt pour annoncer maladroitement comme il le fait que le travail de Robert Amadou est "périmé" ou "à réformer".

Cette découverte, importante, aurait dû se transformer en un très beau projet d’édition, c'est pour le moment un beau gâchis. Il faut souhaiter que le deuxième volume annoncé pour 2015, ou plus au vu de l'ampleur de la tâche, soit cette fois à la hauteur.

                                                                                             R. Boyer

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