L’immédiateté d’être de Jean-Marc Mantel. Editions Accarias L’Originel, 3 allée des Œillets, 40230 Saint Geours de Maremne.
https://originel-accarias.com/
L’ouvrage conçu et élaboré par Bernard Sghezzi rassemble des échanges extraits des fils de discussion du forum du site de Jean-Marc Mantel. Il est organisé en trois grandes parties intitulées Le monde en soi – La réalisation spirituelle – La grâce. Les propos de Jean-Marc Mantel s’inscrivent dans une perspective non-dualiste et, entre autres, dans les pas de Jean Klein.
Les réponses de Jean-Marc Mantel visent à établir immédiatement dans la conscience elle-même, « la conscience d’arrière-plan », sans objet, sans concept, sans histoire.
« Chaque instant dit-il est création. La conscience se manifeste ainsi. Elle est l’unique créateur. Ultimement, il n’y a pas d’objet créé. Tout est conscience. Tout est un. »
« Vous êtes cet arrière-plan immuable dans lequel la pensée apparaît et disparaît. Vous ne pouvez l’observer, car vous l’êtes. Vous êtes l’éternel sujet dans lequel le monde se réfléchit. Tout ce qui apparaît et disparaît en vous est indissociable de vous-même. Vous êtes à la fois le monde et le connaisseur du monde. Votre unité est inaliénable. Vous n’êtes jamais divisé. La division n’est qu’une idée. Sans cette idée, il n’y a qu’unité. Présence, être, absolu, ne sont que des concepts. La réalité de ce que vous êtes n’est pas un concept. Dans l’absence de tout concept, vous êtes. »
Jean-Marc Mantel ne se contente pas d’amener son interlocuteur à se ressouvenir ou se reconnaître, de manière immédiate, spontanée, il répond aussi aux préoccupations presque techniques de certains.
« Dans l’état de veille, le mental actif crée un opposé du moi qui est l’absence du moi. Cette absence est vécue comme une mort, et engendre une réaction du moi. Dans la phase qui précède le sommeil, le mental se dissout et donc ne peut plus créer d’opposé. Dans l’absence du moi et dans l’absence de l’opposé du moi, ne reste que ce qui les transcende tous deux. Et cette double absence est pressentie comme une béatitude, permettant ainsi au moi d’accepter sa reddition. Ce n’est pas le cas dans l’état de veille, dans lequel le moi lutte contre son absence, en inventant constamment de nouvelles proies à saisir. »
Il précise encore :
« C’est la nature de la conscience de créer à chaque instant des formes, qui naissent et meurent en elle. Lorsque la conscience s’identifie à la forme qui jaillit en elle, elle perd, ne serait-ce que l’espace d’un instant, la conscience de son unité et de sa globalité. De là, naît le sentiment de séparation, d’exil et de solitude. Ce même sentiment s’éteint lorsque la forme réintègre le sans-forme. C’est ce que vous vivez lorsque la non-pensée est pleinement habitée. Vivre la pensée à partir de la non-pensée signifie que la conscience ne se perd plus dans la forme qui jaillit en elle, qui ne remet plus alors en cause son vécu originel. Elle se sait être, sans que ce vécu d’être soit remis en cause par les naissances et morts qui se déroulent sans cesse en elle. »
Nous voyons à travers ces quelques extraits que le choix des questions-réponses est particulièrement ajusté au thème, mieux que de longs développements. Jean-Marc Mantel sollicite le regard, plutôt que le mental, malgré le langage ou avec le langage, jusqu’à susciter le retournement du regard, comme de l’écoute.
A travers le grand nombre de sujets abordés et rapportés systématiquement à l’essentiel, le lecteur est nécessairement rappelé à sa vraie nature à travers des éléments qui lui semblent familiers et qui soudainement prennent une tout autre dimension, une évidence d’être.