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La Kundalini. L’énergie des profondeurs de Lilian Silburn. Editions Les Deux Océans, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris.

http://www.dervy-medicis.fr/

La réédition du livre de Lilian Silburn sur la kundalini était nécessaire tant ce livre est la référence en langue française sur le sujet. Lilian Silburn puise principalement pour cet essai dans l’œuvre monumentale d’Abhinavagupta, particulièrement le Tantrâloka qu’elle a longuement étudié.

D’emblée, elle avertit qu’il ne faut pas jouer avec cette puissance exigeante :

« Faire monter la kundalini avec succès n’est pas une tâche aisée : on ne peut se livrer à cette pratique sans un maître averti et sans avoir eu accès à l’intériorité : car si une vie mystique profonde peut se développer sans la connaissance ou sans la pratique de l’ascension de la kundalini, il n’y a pas de pratique pleine et entière de cette ascension sans une vie mystique réelle. »

Dans une première partie, Lilian Silburn présente la nature et les multiples manifestations de cette énergie cosmique « source de tous les pouvoirs, de toutes les formes de vie ». La deuxième partie rassemble des extraits du Tantrâloka traitant de l’initiation, le Shâktavijnana, qui décrit les étapes de l’ascension de la lovée et quelques autres textes. Dans la dernière partie, Silian Silburn revient sur le Tantrâloka dont elle traduit le chapitre XXIX consacré à la montée de la kundalini selon l’école Kaula.

Cette puissance serpentine délivre son « poison » ou son « nectar » selon l’orientation donnée. A l’œuvre dans toutes les pratiques, sa méconnaissance peut être salutaire ou au contraire un obstacle. Libérée, elle unit le pratiquant à l’univers de manière indifférenciée. Les maîtres du shivaïsme non-dualiste du Cachemire ont approfondi de manière inégalée la science de kundalini et proposé une technicité d’une rare subtilité sans rapport avec le forçage du hatha-yoga :

« On ne peut comprendre la portée véritable des pratiques purement intérieures qu’ils préconisent si l’on ne sait pas que chacune d’elles met en jeu un mode particulier de l’énergie spirituelle : parole, souffle, pensée, vibration et autres manifestations variées d’une même puissance cosmique qui sous le double aspect des lettres-mères et de la kundalini, agit dans le corps de l’homme tout comme elle opère dans l’émanation et dans la résorption de l’univers. »

Dans la dernière partie, Lilian Silburn aborde la question d’une sexualité sacralisée par l’éveil de la kundalini, ouvrant sur la félicité céleste. Cette énergie des profondeurs qui se fait axe, verticalité absolue, n’exclut jamais rien mais intègre toutes les formes en en révélant la véritable nature. Elle est l’énergie unificatrice par excellence, qui installe réellement la non-séparation. C’est pourquoi, toutes les traditions, dans leur finalité non-duelles, se confrontent d’une manière ou d’une autre à son action, quels que soient les noms, symboles, procès évoqués. Le grand intérêt du shivaïsme non-dualiste cachemirien est d’en avoir fait une exploration systématique, de proposer une révélation qui préserve l’indispensable mystère.

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